ARTISTE
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Derrière son nom italien, signifiant « né dans la lumière », Luciano est un chanteur jamaïquain talentueux, figure de proue du roots moderne des années 90. Surnommé « the Messenjah», ce rasta humble e |
BIO
Derrière son nom italien, signifiant « né dans la lumière », Luciano est un chanteur jamaïquain talentueux, figure de proue du roots moderne des années 90. Surnommé « the Messenjah», ce rasta humble et convaincu est connu pour sa gentillesse et son professionnalisme. En studio, sa voix de baryton à la tessiture large, influencée par Dennis Brown, Frankie Paul ou Stevie Wonder, a fait le bonheur de bon nombre de sound systems et de producteurs, notamment Fatis Burell, un de ses mentors. En concert, sa générosité démonstrative – il lui arrive de ponctuer ses chansons de saltos et autres pirouettes – et sa proximité avec le public en ont fait un des favoris des scènes européennes.
Né Jepther McClymont le 20 octobre 1974, à Davey Town, dans la paroisse de Manchester, il est le septième de neuf enfants et grandit en suivant les préceptes de l’église adventiste. Comme beaucoup d’artistes, il participe à la vie religieuse de sa communauté en chantant dans le chœur. A 11 ans, il perd son père qui lui laisse une guitare artisanale. Luciano va l’utiliser à bon escient en se produisant dans les maisons de la jeunesse et les bals locaux. Dès la fin des années 80, il tente de s’établir à Kingston pour y faire carrière dans la musique. Tentative avortée. De retour chez lui, il vend des oranges, mais une mauvaise récolte le pousse à nouveau vers Kingston et la musique. En 1992, il a l’opportunité d’enregistrer son premier morceau pour Herman Chin-Loy du label Aquarius. A cette époque, il utilise le nom de scène de Stepper John, mais c’est l’un de ses mentors, Homer Harris de Blue Mountain Music, qui le baptise d’abord Luciana. Ce n’est qu’un an plus tard, alors qu’il commence à percer en dehors de Jamaïque, que le même lui suggère de passer à Luciano, en référence à Luciano Pavarotti et à Lucky Luciano (célèbre mafiosi sicilien de la Cosa Nostra de New-York). Grâce à un ami producteur, Hartnol « Sky High » Henry, il partage ensuite la moitié d’un album avec Pressley, sur le label Mau Mau.
Luciano connaît son premier succès en Jamaïque la même année avec Give my love a try, produit par Castro Brown sur le label New name. A cette occasion, il rencontre Freddie McGregor qui le recrute pour son label Big ship. Leur collaboration se traduit par un nouveau hit, Shake it up, une reprise de Cheryl Lyn, loin des thèmes conscients qu’il développera plus tard. La chanson devient numéro un, cette fois en Angleterre. En parallèle, Luciano travaille aussi avec Philipp « Fatis » Burell, qui sera un partenaire essentiel dans sa carrière : Fatis affectionne le mysticisme de Luciano et entend développer sur le long terme son côté « roots ». Les deux artistes partagent donc les mêmes vues. Malgré un album pour Big ship, Luciano s’éloigne alors de Freddie McGregor. Dans le studio Xterminator aux musiciens attitrés, Sly Dunbar, le Firehouse crew et le saxophoniste Dean Fraser, Fatis forge le style de son protégé avec les singles Chant out, Give thanks to Jah ou One way ticket. Du roots moderne empreint de spiritualité et regroupé sur un album, « One way ticket », sorti en 1994.
Alternant périodes de retraites méditatives et activités musicales, Luciano passe aussi beacoup de temps sur la route, lors de nombreux concerts où il se produit avec les autres artistes du label : Sizzla, Kulcha Knox, Cocoa Tea, Shadow Man, Jesse Jender ou Mikey General. Il faut rappeler qu’il est déjà à cette époque un des artistes vedettes de l’écurie et que c’est Sizzla qui ouvre ses concerts. Le public français les découvre ainsi tous deux en 1994 à l’Elysée Montmartre. En 1995, bénéficiant d’une signature avec le label Island, Fatis décide de passer à la vitesse supérieure avec « Where there is life », le troisième album de Luciano pour Xterminator, qui lui ouvre les portes d’un succès international, au-delà de la diaspora. Il faut dire que le tracklist ne souffre d’aucune faiblesse et accueille des singles déjà éprouvés auprès du public jamaïcain, comme le magnifique It’s me again Jah, How can you ou Lord give me strenght. L’album devient rapidement un classique du new roots. Luciano continue cependant d’enregistrer des singles de qualité, sans réserver l’exclusivité à Xterminator. Les meilleurs exemples de ces incartades sont les reprises de Marley, Running away et Crazy baldhead, en duo avec Beenie Man, pour le label Taxi de Sly and Robbie en 1995.
Le partenariat avec Island prend alors un tournant plus cross-over (à l’image du duo avec le groupe de rap Jungle brothers) avec l’album "The messenger" en 1997 (le single du même nom, sorti auparavant, officialise d’ailleurs le surnom du chanteur). L’essai est peu convaincant et les deux parties se séparent alors que sortent deux singles explosifs sur Xterminator : Jah blessing en duo avec Sizzla et Jah kingdom qu’il partage avec Capleton. Une autre flopée de singles, comme Sweep over my soul ou Ulterior motive, sort sur le label de Fatis et sont regroupés dans l’album « Sweep over my soul » qui parait en 1999 : dans un style plus simple, Luciano et Fatis reviennent aux recettes qui ont fait la renommé du « Messenjah ». La même année, leurs chemins se séparent à l’amiable, mais Luciano se montrera toujours reconnaissant envers son mentor. Un épisode en particulier l’aura profondément marqué: ayant enregistré un duo avec la star sénégalaise Baaba Maal, il est invité avec toute l’équipe d’Xterminator à un voyage dans le pays en 1997. Il visite notamment l’île de Gorée et Touba, haut lieu spirituel du mouridisme, une des nombreuses confréries de l’islam chiite. Sa rencontre avec des Baye Fall, communauté au mode de vie proche des premiers rastas, influencera jusqu’à sa tenue scénique.
Son départ d’Xterminator ne veut donc pas dire qu’il coupe les ponts : toujours épaulé par Mikey General, Dean Fraser et une partie des musiciens du studio, Luciano décide de prendre plus de contrôle sur sa musique. Avec Mikey General, il crée les labels Qabalah puis Jah messenger music. Ils partageront un album autoproduit, "Wisdom, knowledge and understanding", en 2000. Luciano est cependant constamment sollicité par de nombreux producteurs de l’île : il travaille ainsi avec Bobby Digital, Black Scorpio, Sly Gordon et son label 321 Strong, le Firehouse crew ou le label Crystal Ball de Sugar Roy et Chris Chin. Luciano entame une période prolifique à l’aube de l’an 2000 : il sort plus d’un album par an. "A new day" en 2001, "Serious time" en 2003 et "Child of a king" en 2006 sont tous trois produits par Dean Fraser et paraissent chez VP, tandis que "Great controversy", avec Mafia & Fluxy en 2001 et "Hail the comforter", produit par le crew Crystal ball en 2005, sont distribués par les anglais de Jet Star. Les singles majeurs du « Messenjah » ont par ailleurs été réédités à la faveur de nombreuses compilations et autres best of.
Valeur sûre en concert, il est régulièrement à l’affiche des festivals de part le monde, où il se produit devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs. Considéré comme l’un des ambassadeurs les plus populaires du reggae, Luciano n’en garde pas moins un crédit immense en Jamaïque et trouve régulièrement sa place avec succès sur les riddims. Citons This one is for the leader (2004) pour Don Corleon, Dancehall style (2006) pour Jammy’s sur le Sleng teng, Give praise ou Silver and gold pour Steven « Gibbo » Gibbs (2004). Il n’hésite pas à répondre présent aux producteurs européens comme Germaican records pour Stay away sur le Doctor’s darling de Seeed ou les Français de Soul Vybz. En février 2008, Luciano sort « Jah is my navigator » pour VP, un album de nouveau produit par Dean Fraser et entièrement inédit, qu’il défendra comme à son habitude avec une tournée mondiale.
Auteur : Benoît Georges |
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| Artiste |
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| Nationalité |
| Jamaïcaine |
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| Prénom / Nom |
| Jephter Mc Clymont |
| | Site Web |
| www.lucianoreggae.com |
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