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Vendredi 10 août

Date de mise en ligne : mardi 21 août 2007 - 104 265 vues

Reggae Sundance 2007

Cette année, le Reggae Sundance s’est offert deux événements. Le cru 2007 restera dans les annales comme celui qui aura accueilli le premier concert de Jah Cure après huit ans de prison. Confirmé au tout dernier moment (sa libération avait eu lieu quinze jours plus tôt), Jah Cure venait couronner une affiche fournie, concentrée sur 3 jours. La nouveauté de cette onzième édition était le déménagement du festival du Genneperparken vers le superbe site du E3 Strand. La photo du site officiel ne mentait pas : il y a bel et bien une plage à Eersel.

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C’est une habitude au Sundance, les hostilités démarrent au camping. Cette année ce n’est rien moins que Queen Ifrica, Beenie Man et Buju Banton qui devaient accueillir les premiers festivaliers. Finalement annulée, la venue du King of Dancehall sera donc compensée par celle d'Anthony B. A l'entrée du camping, une foule immense se presse aux deux guichets disponibles. Il faudra plusieurs heures pour que tout le monde pénètre sur le site, après une fouille en règle. Comme beaucoup d’autres, nous voici privés du concert de Queen Ifrica. Dommage, on aurait bien revu l'aussi charmante qu'énergique protégée de Tony Rebel, programmé le lendemain. On arrive même sous l'immense tente alors qu'Anthony B est déjà sur scène. Bien remplie, la tente est loin d’être pleine encore et à en juger par le nombre de gens croisés à planter leur tente, beaucoup de gens seront également privés du show du Fireman. L’ambiance est pourtant au rendez-vous et le show, très similaire à tous ceux de sa tournée estivale, bien qu’un peu plus long, parvient sans difficulté à ravir le public. Sur la fin, les Good cop, bad cop, God above everything et bien sûr Police finissent de déchaîner la foule, et c’est sous une véritable ovation qu’Anthony B. quitte la scène.


Buju Banton est bel et bien l'artiste le plus attendu de la soirée. Mais c'est son nouveau protégé, New Kidz, en charge de chauffer la salle, qui précède Gargamel sur scène. Son entrée sur son gros hit Hotta set a gal met parfaitement le feu aux poudres, mais les segments dancehall hardcore du jeune DJ laisse le public mitigé qui leur préfère ses quelques chansons plus reggae. Les similitudes de chant avec Buju Banton sont étonnantes. Un quart d'heure pour faire son office, et New Kidz quitte la scène pour laisser place au maître de cérémonie.
Les festivaliers continuent d'affluer sous la tente déjà bien remplie, où la température monte à vue d'œil. On se presse pour assister à ce qui doit être l’événement de la soirée. Après une intro digne d’un show à l’américaine, Buju déboule tout en énergie sur un medley de ses vieux titres dancehall. Gal you look good, The only man, Up, close and personal, Sha la la, les hits s’enchaînent sans répit. Champion servira de transition avec le segment reggae, et là encore, c’est l’avalanche : Hills and valleys, Magic city, Not an easy road, chaque chanson fait mouche et le public est survolté. Mais Gargamel est loin d’en avoir fini. Dans une forme olympique et avec une voix impeccable, il entame la dernière partie du show, consacrée à ses titres plus récents, notamment les singles dancehall de son dernier album, “Too Bad” : Hey boy ou Me and oonu. Et c’est bien entendu sur son récent ouihit Driva qu’il reçoit le plus gros forward. Cela faisait un petit moment qu’on n’avait pas vu Buju Banton et on l’a rarement entendu aussi efficace et aussi carré. Un band qui tourne parfaitement et des choristes irréprochables ont contribué un peu plus à cette impression de grand professionnalisme qui se dégageait de ce show long et sans embûche. Buju Banton n’a plus rien à prouver, et cette première soirée du vendredi au Reggae Sundance était belle et bien pour lui.

La température sous la tente ne faiblit pas. Soundquake prend le relais devant un public encore nombreux. Le sound system allemand, qui joue quasiment à domicile, démarre sur les chapeaux de roues un set guerrier qui ne faiblira pas.

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Article écrit par Sébastien Jobart & Alexandre Tonus

Tags : Anthony B (120), Singing Melody (12), Tony Rebel (40), Jah Mason (72), Buju Banton (133), Capleton (135), Gregory Isaacs (44), Yellowman (15), Luddy (5), Jah Cure (86), Natural Black (18), Midnite (73), Marcia Griffiths (38), Lutan Fyah (66), Gyptian (88), Tarrus Riley (137), Queen Ifrica (67), Jimmy Cliff (47), Bunny Wailer (46), Festivals 2007 (20)

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Samedi 11 août

Date de mise en ligne : 21/08/2007
Reggae Sundance 2007
LUST
Il ne fallait pas être en retard si l'on ne voulait rien manquer de cette affiche exceptionnelle que nous offrait le Reggae Sundance cette année : dès 13h, le trop rare quatuor LUST, dont c'est la première apparition en Europe, ouvre la journée. Nous découvrons les lieux sous la lumière du jour. La pluie, qui est largement tombée la veille, transformant certaines zones du camping en un marécage boueux, a fait place à un large et éclatant soleil. Ce qu'on attendait pour profiter de la configuration des lieux : un étang artificiel longe le site du festival et le camping. Sa plage aménagée toute proche de la scène s'avère idéale pour patienter pendant les longues mises en place entre les artistes (pendant lesquels Roundbeat Hi Fi se charge de la transition musicale aux platines), voire même piquer une tête au son du reggae.


Le temps pour le Gumption band, chargé d’accompagner une bonne partie des shows du festival, de s'installer et le quatuor composé de Lukie D., Singing Melody, Tony Curtis et Thriller U entame son show par quelques-uns de leurs titres en commun (Run free sur le Zion gate riddim, Brotherly love sur le Tribal war ou encore le plus récent She got me sur le Halfway tree). La suite du concert est franchement intéressante, puisque chacun des chanteurs interprète à tour de rôle des chansons de son répertoire personnel soutenu par les trois autres. Lukie D. est littéralement surexcité et fait très vite figure de leader. C’est d’ailleurs lui qui ouvre le bal avec Stand up firm, directement suivi par Tony Curtis et son Bless me sur le même riddim, puis par Thriller U et sa reprise de World a music. Ce dernier enchaîne avec son No dominion sur le He speaks riddim.. Derrière les imposants Lukie D. et Singing Melody. Thriller U. se fait plus discret que ses camarades : on entendra seulement deux de ses chansons, Mortal man sur le Smarties riddim et I’ll prove it to you sur le Things and time. Lukie D. et Tony Curtis nous gratifient de leurs plus gros hits (So long, Sincerely I swear, Kill another sound, Girl I know pour le premier Jah I thank you, Rolling, Why you bad mind so pour le deuxième), pendant que Singing Melody et sa voix de cristal font chavirer les rangs féminins (Let it flow, Say what et surtout Back for good, irrésistible reprise de Take That). Une reprise de Could you be loved de Bob Marley, pas franchement indispensable, sert de conclusion à ce long concert. LUST n'a pas usurpé sa réputation ; ces quatre-là comptent bien parmi les plus belles voix de Jamaïque.

GYPTIAN
Autre événement de ce deuxième jour de festival, le jeune chanteur Gyptian faisait une de ses premières apparitions en Europe. Le public, notamment féminin, se fait plus nombreux. Mélangés à quelques chansons plus confidentielles issues de son album (You never know, Take my money), tous les hits du chanteur y passent (Is there a place, Mama, My fadda say). Il est troublant de constater la différence de timbre de Gyptian entre les phases parlées et les phases chantées de son concert et même si sa voix particulière est au rendez-vous, son show manque d’animation. Tout comme la foule qui reste un peu molle et passive. Même Serious times ne reçoit pas le forward escompté, et c'est plutôt Beng beng que le public acclame. Sur Beautiful lady, les passions se déchaînent. Malheureusement, il s'agît là du dernier morceau et malgré la liesse, c'est Elise Kelly, animatrice sur Irie FM et maîtresse de cérémonie, qui remonte sur scène pour annoncer la suite en accusant le temps qui presse.

NATURAL BLACK
La suite, ce sera donc Natural Black. Très énergique et charismatique, il entre sur scène en trombe et fait s'enchaîner les titres sans répit, certains anciens (Conquer dem, Bad mind, Songs with feeling), d'autres plus récents (High grade, Can’t mix intelligence, Get me mad). Le temps de prendre un énorme forward sur Far from reality et le jeune singjay guyanais entame déjà son dernier titre, un Africa issu de son dernier album chez Greensleeves “Jah Guide”, un peu mou pour une sortie de scène digne de ce nom. Elise Kelly ne nous avait menti, le temps presse effectivement et la prestation de Natural Black prend fin après à peine plus d'une demi-heure, en compétition directe avec Gyptian pour le show le plus court du festival. Dommage, car le public paraissait enfin se réveiller un peu et le chanteur commençait, semble-t-il, à y prendre du plaisir.

YELLOWMAN
Yellowman a bientôt 50 ans et la voix fatiguée, mais surtout de l'énergie à revendre. Depuis les années 1982 et son inaltérable Mad Over Me, il s'est imposé avec un visage qu'on n'oublie pas, marqué par son albinisme, mais surtout avec son second degré. Yellowman est tout simplement le pionnier des personnalités excentriques qui suivront à l'image d'Elephant Man. C'est ce qu'il nous offre sur scène, multipliant les impros vocales, gesticulant dans tous les sens. D'ailleurs Yellowman fait très bien le "coureur immobile". Le spectacle, on vous dit. Ca se ressent aussi sur le chant et les refrains poussifs mais le Sagitarius Band qui l'accompagne tourne rond et à plein régime. Plusieurs reprises émaillent sa prestation (What A Bam Bam, 54-46) mais c'est évidemment avec son méga hit Zungguzunggugguzungguzeng qu'il reçoit le meilleur accueil du public.

TONY REBEL
Ce n'est pas la première fois que nous avons la chance de voir Tony Rebel cet été, et même si son show n'a pas bougé d'un iota, c'est toujours un bon moment à passer. En tous points similaire avec son show parisien en ouverture de Sizzla, le concert se déroule sans accroc, même si la voix du Rebel semble un rien fatiguée (rien d'étonnant après une tournée de plusieurs semaines). En Hollande comme en France, il interpréte une fois encore sa version française de If Jah : à croire qu'il avait été mis au courant de la proportion hallucinante de francophones dans le public. Le vrai plus apporté au show fut la réapparition de Queen Ifrica au côté de son mentor de toujours, qui, le temps d’un superbe et énergique Wipe the tears sur le Roots tonic riddim, vient enflammer le public et faire regretter une fois de plus à beaucoup de ne pas l'avoir vue la veille.

Tarrus Riley
Autre performance que nous attendions de pied ferme, celle de Tarrus Riley, fils du légendaire Jimmy du même nom et star montante en Jamaïque. Programmé en première partie de Marcia Griffiths, le chanteur n'a pu se produire pour quelques titres seulement, mais cela suffit pour apprécier le talent et les promesses pour l'avenir de ce chanteur encore jeune. L'énorme Beware et l'interprétation parfaite de son hit She's royal avant de sortir de scène achèveront de nous frustrer. On en aurait bien entendu plus.

MARCIA GRIFFITHS
Ajoutée tardivement à la programmation, la présence de Marcia Griffiths n’était pas pour autant un petit événement. Cette grande dame du reggae s’avance d’ailleurs au devant d’un public déjà conquis. Toujours habillée comme un paquet cadeau, elle apparaît en grande forme, en dépit de ses 40 ans de carrière qui embrassent les années rocksteady avec Bob Andy et les années reggae en choriste de Marley. Alors que le jour baisse, Dreamland résonne avant As long as I live, Let me hold you tight, la reprise de No no no et aussi le plus récent Back In The Days de 2004. Sa présence au sein des I Threes au côté de Bob Marley rend inévitable quelques reprises de ce dernier et nous avons donc à nouveau droit à Could you be loved, puis Redemption song, largement chantée par le public, et même Forever loving Jah qu’elle entonne épaulée par Tony Rebel, venu la rejoindre pour la fin de son show en souvenir de leur grande époque Penthouse. Un show tout aussi frustrant que le précédent : Marcia s’éclipse après une grosse demi-heure. Alors que cette fois, le public paraissait enfin chauffé à blanc.

Jimmy Cliff
Cette fois, le site est rempli. La popularité de Jimmy Cliff, en dépit ou grâce à une trajectoire qui l'a emmené loin de ses débuts, se vérifie devant un public nombreux et familial, où les générations se mêlent. Si le héros du film "The Harder They Come" monte sur scène avec les cuivres enjoués de You can get it if you really want, le show se resserre ensuite sur ses hits internationaux, à la croisée de la variété. On n'échappera donc pas à Oh La La La, Reggae Night, ou Hakuna Matata. Ce qui, visiblement, est loin de déplaire au public, qui lui donne un très bon accueil. On aura même droit à une reprise de Cat Stevens, Wild World. Un instant, son concert prend une légère teinte politique : "Dites à Bush et Blair que nous ne voulons pas d'un autre Vietnam" lâche-t-il avant de lancer les premières mesures de Vietnam. On revient vite à ses hits que tout le public peut reprendre en chœur (ce qu’il fait) : Many Rivers to Cross, I can see clearly now, Rivers of Babylon. En grande forme, Jimmy Cliff se permet même de reprendre Elephant Man. Pour les fans de la première heure, il joue Miss Jamaica, mais pas The Harder They Come, ou Sitting in Limbo. Dommage, même si Jimmy Cliff aura rappelé l'importance de son patrimoine musical : qu'on les aime ou non, tout le monde connaît ses refrains.

Bunny Wailer
Entre sa présence au Ja’Sound l'année dernière et la tournée Made in Jamaica ce printemps, Bunny Wailer est passé en une année d'un statut d'artiste rare à omniprésent. Celui qui ne se déplace jamais sans son groupe Solomic House ne nous réservera pourtant pas le même show. A la différence du Ja'Sound, où le roots règnait en maître, ce n'est pas avec Rastaman Chant qu'il monte sur scène, mais sur Simmer Dow : signe d'un show consacrée à des reprises des Wailers, à l'image de la tournée Made in Jamaica ? Pas tout à fait. Keep On Moving, Im' the toughest, Hypocrites puis Trenchtown Rock et Nice Time serviront juste d'introduction. Après une demi-heure de concert, il prend le micro : « De 1964 à 1974, les Wailers ont gémi ensemble ("the Wailers wailed together"). Puis les Wailers se sont séparés, et ont continué en solo. Jah Bunny Wailer a sorti un album, "Blackheart Man” ». Et de lancer l’essentiel Fight Against Corruption, puis Rastaman, Armagideon, et l'éponyme Blackheartman, Dreamland… N'en jetez plus ! Après plus d'une heure et demie de concert, Bunny Wailer aura pleinement assumé son statut de tête d'affiche, et régale ses fans. Il fallait en profiter : après tout, on ne sait pas si on le reverra l'année prochaine ou dans cinq ans.
Pour les plus endurants, la soirée se poursuit au camping avec le Necessary Mayhem Crew venu d'Angleterre, et qui est venu en nombre : Brinsley Forde, ex-Aswad très en forme ce soir là, Sweetie Irie, et YT et sont là pour les accompagner jusqu'au milieu de la nuit.


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Dimanche 12 août

Date de mise en ligne : 21/08/2007
Reggae Sundance 2007
MIDNITE
Midnite peut-il s’apprécier correctement en plein jour ? C’est la question qu’on se posait avant de les voir s’avancer sur les planches dès 14h30. Ceux qu'on a découverts sur scène pour la première fois en Europe dans la nuit du Ja Sound 2005 sont les troisièmes à jouer aujourd'hui. L'heure est au reggae international : dès 13h, les Italiens de Franziska et les Américains de Soldiers of Jah Army se sont chargés de lancer l'après-midi avec leur reggae tonique, idéal pour une introduction. Mais tout l'inverse de la formation de Sainte Croix, qui prêche l'épure musicale et la litanie de mots. Midnite part finalement avec un double handicap : un déficit de public (long à se rassembler devant la scène), et d'obscurité. En pleine journée, sous un ciel couvert, la mystique est indéniablement moins évidente. Mais le son hypnotisant de Benjamin Vaughn et ses complices fait toujours mouche. Pendant que le site se remplit peu à peu, les lourdes basses et le phrasé lancinant de Vaughn font leur effet. Parfois trop même, tant le mix des basses prend le dessus sur tous les autres instruments. Mais nombreux sont ceux à se laisser bercer par l'hypnose syncopée du groupe de Sainte Croix. Une heure de prestation aura suffi à Midnite pour convaincre les plus sceptiques.

LUTAN FYAH
Coincé sur l’affiche entre les Gyptian, Richie Spice (finalement Mason) et Jah Cure, Lutan Fyah n'était pas forcément l'artiste le plus en vue. C’est pourtant celui qui aura donné l’un des concerts les plus solides de la journée. On le retrouve dans une superbe forme, avec plus d’assurance, aussi. Cela se ressent aussi bien dans son comportement scénique que dans ses interprétations. Les shows sont plus longs que la veille, et Lutan Fyah a donc le temps de se mettre le public dans la poche avec des titres accueillis unanimement, comme Bits and pieces, Iniquity worker congregation, When mi rise it sur le Crystal woman riddim, Never stop hail Rastafari sur le Street swing ou encore son récent hit Save the juvenile. Un show carré, efficace, qui n'a techniquement plus rien à envier à ses ainés Sizzla ou Capleton, sans pour autant accéder à cette espèce de magie qui baigne souvent leurs shows. Ce n'est pourtant du fait du singjay, qui donne tout ce qu’il a (au point même de livrer une version si énergique de Rasta still de’ bout qu’on frôle le massacre), mais plutôt du public, qui reste toujours aussi peu exigeant.

JAH MASON
Invité de dernière minute, en remplacement de Richie Spice, Jah Mason prend rapidement place sous la houlette du Gumption Band. Mais là où l'entente avec Lutan Fyah était criante, la coordination de Mason et du band pêche souvent. Celui qui ne joue quasiment jamais avec le même backing band à chaque concert en France réussit à se sortir de quelques situations difficiles (il fait rejouer le refrain de Mi Chalwa, toujours un moment délicat), mais sa prestation globale pâtit de ces imperfections. Le déroulement du show reste inchangé : après une entrée sur My Life, suivie de Lion's look, Jah Mason passe en revue ses thématiques favorites : la ganja (Mi Chalwa, High Grade), les amours (Can you feel my pain, My princess gone, évidemment le plus gros forward, puis Think I’m gonna cry). Sans oublier les terribles Natural Vegetables et Wheat & Tears, dignement accueillis. « Il disent que je dois m'en aller mais avant de partir, je dois m'assurer que le Feu brûle », explique-t-il avant d'entamer Burn dem for a purpose. Il reviendra finalement pour un dernier Hill Vibes (« la campagne, là d'où je viens »), le temps de soulever la foule.

GREGORY ISAACS
En dépit d'un récent sursaut (le splendide Kingston 14 sur la BO de Made in Jamaica), on n'attend plus grand chose de Gregory Isaacs désormais, et c'est avec ce qui lui reste de voix qu'il entame une sélection des ses plus grands titres, sorte de best of live rejoué indéfiniment. Pas de surprises donc, mais le Cool Ruler, casquette renversée, égrenne des hits à foison : Number One d’entrée, comme d‘habitude, puis Meet Me At The Corner, Love Is Overdue, Soon Forward, Night Nurse, et même Rumours of Wars qui s'attire presque le meilleur accueil. Derrière Gregory Isaacs, Mafia & Fluxy endossent à merveille la responsabilité rythmique, avec en plus l'apport discret mais indispensable de Dean Fraser. Après quarante-cinq petites minutes de ce best of dont on connaît la valeur mais terriblement attendu, Gregory Isaacs disparaît. Un nouvel élément s'invite : la pluie, qui douche le public en même temps que l’espoir d’une soirée au sec. Le ciel, jusque-là indécis, a fait son choix : après une grosse demi-heure, alors qu’on attend Capleton, ceux qui font le siège de la scène sont soit sous des parapluies, soit trempés.

CAPLETON
Avant que Jah Cure ne soit finalement confirmé, à quelques jours de la tenue du festival, c’était Capleton qui devait fermer le Reggae Sundance 2007. Susceptibilité de s'être vu usurpé la clôture du festival ? Volonté de s'imposer face à l'événement Jah Cure ? Toujours est-il que c’est plein d’énergie et de fureur qu’il débute son set, comme à son habitude dernièrement, par That day will come, suivi d’un Jah Jah City tout en rugosité. Capleton crie, hurle, danse, saute, multiplie les pull up. En bref, un show très jamaïcain, mais qui divise le public hollandais. Le devant de la scène, préalablement chauffés par trois morceaux du fade Jah Thunder, disciple de Capleton à la David House, est conquis, le reste en retrait. Real Hot, Good inna clothes, Can't sleep at night, Wings of the morning puis un long acapella de Stay far from trouble sont successivement balayées avant que Capleton ne quitte la scène une première fois… une demi-heure après le début de son set ! Le Bobo revient évidemment sur scène, mais pour seulement trois morceaux, dont un inédit Mama you’re strong. Au total, 45 minutes de concert. Soit la moitié de Bunny Wailer la veille.

JAH CURE
Il ne reste plus qu’un artiste à passer et c’est celui que tout le monde attend. Tête d’affiche tardive, la présence de Jah Cure aura flotté comme une ombre sur le festival. Dans le camping, entre les concerts, Jah Cure est sur toutes les bouches. C’est pour lui qu’on vient de France, d’Allemagne, de Suisse, d’Italie. Sous les nuages encore menaçants, la foule se presse vers la scène. Ce soir, près de 20 000 personnes sont là. La longue intro de Longing For est couverte par les hurlements de la foule. Son entrée sur scène le montre tout de blanc vêtu, rayonnant. Poussant chaque note, incroyable de justesse, il tire de longues complaintes sur l'un de ses singles les plus fameux. En quelques secondes, Jah Cure a balayé les craintes de le voir mal préparé à la scène. L'ovation est continue. Derrière, il enchaîne sur Good Morning Jah Jah, sur le I Swear et sa guitare sentencieuse. Enfin, il adresse quelques mots au public : « Je suis tellement content d'être ici, annonce-t-il. Je vous aime tous ». Visiblement conquis par les charmes d'un pays qu'il avait déjà connu en ouvrant un concert de Beres Hammond à Amsterdam, il enchaîne : « La Hollande est le seul pays au monde, en dehors de la Jamaïque, où je me sens chez moi. Je pourrais vivre ici ! »


Après l'énorme King in this Jungle, duo avec Sizzla dont il prend soin de chanter la partie et qu'il finit les bras en croix, Jah Cure est rejoint comme on pouvait s'y attendre par Jah Mason pour une version exceptionnelle de Run come love me, où Mason, lui aussi drapé de blanc, sort le grand jeu. Des fusées sont lâchées, les cornes de brumes et les sifflets sont de sortie. Côte à côte, les deux jubilent. « This is History », ose Elise Kelly. L’Histoire, mais en version courte : Jah Cure quittera lui aussi la scène après 45mn de concert. Hormis Ghetto Life et I know Jah Jah Bless Me, il ne remontera pas plus loin sa discographie. Par contre, il régale l’assistance de ses chansons “prison”, s’attirant ses faveurs avec True Reflection, Jamaica, Love is, et le dernier Sticky, récemment entré dans les charts. On n’entendra pas Sunny Day… Mais comment être déçu ? La sortie de Jah Cure sonne la fin du festival. Les campeurs, eux, retournent sous leur tente, mais la grande : ce dernier soir, au camping, c’est Saxon qui mène la danse.


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Photos

01. La scène (Reggae Sundance / Août 2007) 02. Gyptian (Reggae Sundance / Août 2007) 03. Gyptian (Reggae Sundance / Août 2007) 04. Le public (Reggae Sundance / Août 2007) 05. Le public (Reggae Sundance / Août 2007) 06. Natural Black (Reggae Sundance / Août 2007) 07. Natural Black (Reggae Sundance / Août 2007) 08. Le public (Reggae Sundance / Août 2007) 09. La plage (Reggae Sundance / Août 2007) 10. Le public (Reggae Sundance / Août 2007) 11. Yellowman (Reggae Sundance / Août 2007) 12. Yellowman (Reggae Sundance / Août 2007) 13. Yellowman (Reggae Sundance / Août 2007) 14. Yellowman (Reggae Sundance / Août 2007) 15. Les stands (Reggae Sundance / Août 2007) 16. Le public (Reggae Sundance / Août 2007) 17. Le public (Reggae Sundance / Août 2007) 18. Le public (Reggae Sundance / Août 2007) 19. Le camping (Reggae Sundance / Août 2007)
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Réactions

Date de mise en ligne : 21/08/2007
Reggae Sundance 2007

25 réactions
Appréciation générale :

useful information. It’s the best

C ETAIT SUPER D AUTANT QUE POUR MOI C ETAIT UNE SUPRISE DE LA PAR D UN DE MES COLLEGE DE TAF MOI QUI NECOUTE QUE DU REGGAE ROOTS TOUT LE TANT EMAGINER TOUT DE SUITE LE CHOC QUANT JE L AI SU GRAND MERCI A TOI LA VERDURE

Bon festival même si j'avais préféré la programmation de 2006. Mais c'etait vraiment bien tout de même sauf ce Jah Cure qui aurait du être dans la programmation de la journée et non pas le dernier artiste phare. Par contre gros coup de gueule écolo pour l'organisation et les convives, car le camping etait crado au possible et les gens bien peu responsable de leur déchets. Les gens abusent , ca puait à certains endroits. C'est un peu à se demander ou est le respect d'autrui et de la nature (site sympa). Je me doute que tout doit être nettoyé derrière mais c'est pas une excuse, les gens doivent se responsabiliser un peu. Deplus l'organistaion aurait pu prévoir mieux a ce sujet. Pour avoir fait le REGGAE SUN SKA la semaine d'avant à Cissace en Medoc, ou les organisateurs distribuaient des sacs Vert jaunes et rouges à tous les festivaliers pour le tri sélectif...... Au moins c'était une belle initiative. A méditer. Le reggae c'est la fraternité et le respect mais suffit pas de le penser faut aussi agir.

peut etre une équipe TV...

Pas de DVD??? ils avaient une putain de grosse camera à hauteur du public, une grue à balancier, d'autre steady cam sur scène et pas d'image officiel ni de reponse de leur part? pas d'explication? .pourtant y avait de koi faire. dem BOMBOCLAAT!!!
Anyway, bless up Jah Cure.........

tout simplement énorme !!!
... simplement deçu que Capleton ne soit pas en tête d'affiche. Jah Cure lui arrive pas vraiment à la cheville !
Lutan Fyah par contre un monstrueux sur scène!
PEACE

yo moi g kiffé le delire plage camping.
sinon niveau taille pour repondre a kinderzèb: c pas le plus gros d europe y a la summerjam ou jsui allé aussi ki fait deux fois la sundance.
Niveau musique et vibes une tuerie.
jah bless
rastafari

hi soldats de jah. c'est le plus grand festival de reggae d'europe. et le moins chère .Tout le monde est free, les artistes sont au top.

Meilleure semainede ma vie
Les cofee,la pure weed,du reggae plein les oreilles,la sortie de jah cure,........
Que demandé de plus pour les fan de reggae
a refaire (de 7 a 77 ans)..
Big up Eersel!
big up Reggae France
Give thanks ! ! ! ! ! !

dinwwwwwwwwwwwwwww dinwwwwwwwwwwwww larticle g pas raté une ligne a refaire lanne prochaine big up a tsss

Après avoir consulté les organisateurs sur la question, aucun DVD du festival ne semble prévu !

pur week end domage pour la douane sur le chemin du retour mai sinon c t énorme. a l'année prochaine!!!

est- ce que c'est possible de se procuirer un dvd du festival???

wow!!! enorme article!!!!!! THX!!!! comme beaucoup je me replonge dans les souvenirs d'il y a plusieurs semaines dejà AWESOME!!! one of the best fest i eva made fi rreal n cause babylon release the Cure

mytique, deg de pas avoir pu y aller...

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