BEENIE MAN

CHRONIQUE

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Chronique écrite par Alexandre Tonus le n-d - 13 026 vues Il est vraiment très fort ce Beenie, et il sera encore longtemps capable de rivaliser avec les Capleton et autres Bounty Killer pour la place de Dj n°1. Si ce nouvel album (le premier chez Virgin) n'est certes pas du calibre de sa dernière galette, "The Doctor", il se place sous le signe du renouveau et de l'audace. Beenie se définit un nouveau genre (l' « international style », c'est assez explicite, non ?) et ose toujours un peu plus... Il mélange allègrement les influences mais sans jamais s'égarer et en gardant son éthique de tchatcheur-frimeur-tombeur. « International style » donc, c'est-à-dire toucher un maximum de gens, en développant un maximum de styles... On imagine bien que par la multiplication de titres à mouvance hip hop, il a cherché à toucher au maximum les publics américain et européen. Ainsi, on peut noter parmi les titres les plus efficaces le duo avec Wyclef, Love me now, celui avec Mia, remix épatant du bon vieux Girls dem sugar, ou Some tonight, plus impressionnant encore puisqu'il y évolue seul. Mais le doctor ne stoppe pas là ses investigations dans le monde de la variété internationale. Il ose plus encore en reprenant le classique I've got a date sur la mélodie de I take you there, ou en reprenant (et c'est sans doute là la chanson la plus audacieuse), un rythme salsa sur Tumble, aux allures sérieusement soca, surprenant. Toutefois, les amateurs de dancehall pur et dur, qui (comme moi) ne se lassent toujours pas d'écouter le fabuleux The Doctor, pourraient déplorer de tels écarts... Ce serait bien méconnaître et sous-estimer le terrible Beenie Man,car il ne laisse en rien son public originel pour compte et a réservé quelques bons titres bien hardcore, comme on peut les affectionner. On peut relever le fantastique duo avec Mr.Easy sur le très apprécié riddim clone/bug, Haters and fools. S'il est vrai qu'il s'agit là encore d'une instru au fort parfum hip hop, ce n'est pas tout, et tout le monde sera content à l'écoute des fracassants Original tune, dans lequel il reprend à nouveau un phrasé à la Ward 21 style (remeber World gone mad), et Analyse this, sans doute le meilleur titre de l'album, en écoute sur le site. Et pour finir de démontrer qu'il y en a vraiment pour tout le monde, le morceau-titre, Art and life, pourra satisfaire même les amateurs de reggae les plus rigoureux avec son phrasé laudatif et ses élucubrations rastafariennes. Voilà donc ce que peut donner le nouvel essai de Beenie Man ; le résultat est tellement dense, qu'on ne peut que conseiller de l'écouter, plusieurs fois, pour se faire une idée par soi-même...Toujours est-il qu'il y en a pour tous les goûts sur ce "Art and life", et que le pari de Beenie d'atteindre largement le public international semble plus que bien engagé...

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