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Date de mise en ligne : mercredi 23 juillet 2008 - 10 007 vues
Juan les pins Reggae festival
A défaut de grand festival reggae, le Sud de la France héberge cette année encore de belles soirées. Avec Dub Incorporation, Toots & The Maytals, Mr Vegas, Busy Signal et Alborosie, c'est un bout de l'affiche du Summerjam qui a rallié la côte méditerranéenne au début du mois à Juan les Pins, pour la douzième édition du Big Reggae Festival dans la Pinède.
C'est sous un grand soleil et les meilleurs auspices que démarre le 12eme Big Reggae Festival de Juan les Pins. Il est 20h quand le Shenghen Band s'installe et chauffe la sono avec trois cuts des choristes d'Alborosie, Julie et Aisha. Puppa Albo fait son entrée sur Rastafari anthem avec un premier pull up malgré une assistance assez faible devant lui. Le chanteur sicilien entonne Herbalist qu'il achève sur un tempo ska bien senti, puis Call up Jah (nouveau pull up) et Precious, chanson chantée en duo avec U roy sur le single sorti chez Fastforward Records. Après Police, légèrement dubbé sur la fin, il faudra patienter encore deux titres de plus avant que sonne le big hit Kingstown Town. Une rapide présentation du band, un petit mot pour les artistes à suivre et voilà : 35mn de show (seulement) dans une arène à moitie pleine mais enthousiaste.
Vingt minutes de battement et c’est au tour de Busy Signal de se faire connaître du public azuréen. Après l’intro du band sur un Coolie dance hybride, le jeune deejay jamaïcain, qu'on a quitté sur une excellente impression au Summerjam quelques jours plus tôt, donne une nouvelle prestation survitaminée. Sa demi-heure de show ne connaît aucun temps mort, enchaînant une douzaine de ses titres dont Badman place, Wine up pon me, The days, ou Pon di edge. Il quitte la scène sur le terrible Jail. Décidemment, celui-là ira loin.
Il est 22h quand le désormais vétéran Mr Vegas déboule sur scène plein d’énergie. Accompagné de son selecta jamaïcain qui anime bien le set, Mr Vegas envoie d'entrée Taxi fare et Man a badman avant de renverser la tournure du show, qui prend des allures de sound system. Vegas va se transformer en DJ Vegas : alors qu'on envoie un bon Burro Banton sur les platines, il rechante (Shes a hoo), puis passe une nouvelle sélection (Beenie man) avant de se lancer dans un marathon : Hot gal today (nike air) Hands in the air, et son mega hit Heads high. Tout juste le temps de pull up le Coolie Dance Riddim (avec cours de danse inclus) et c'est reparti pour l'ambiance sound avec Murder she wrote de Chaka Demus and Pliers et One blood de Junior Reid. On n'échappera pas à l'hommage à Bob Marley : Buffalo soldiers et Who the cap fit résonnent, repris en chœur par l'assemblée ; cette fois ce sont les artistes qui applaudissent le public. Vegas demande l’extinction des lumières pour envoyer Turn your lights down low, illuminé par des centaines de briquets et portables. Le show reprend de l'intensité avec Hot wuk, sous une démonstration de pure danse yardie complètement déchaînée de deux jolies demoiselle très souples. Vegas quitte la scène après plus d'une heure d'un show intense. La soirée est désormais bien lancée et le public fin prêt à accueillir Toots and the Maytals.
En dépit des années qui s'empilent, Toots Hibbert est toujours aussi énergique. Devant un public conquis, le Otis Redding Jamaïcain égrène ses nombreux classiques, plébiscités en France : Pressure drop, Sweet and dandy, le funky Louie Louie, puis Time tough. Son show bien rodé le voit prendre sa guitare pour un Bam bam. Le best of n'est pas fini : il enchaîne Funky Kingston et Do the reggay, fait redescendre le tempo le temps d'un (Take me home) Country roads et finit en fanfare avec Monkey man et le classique 54 46, qu'il précède d’une intro digne d’un prêtre de la soul. Toots distribue les bouteilles d'eau aux premiers rangs, et finit par descendre, une bouteille à la main, pour désaltérer lui-même ses fans. Il disparaît de notre vue plusieurs minutes puis remonte sur scène en prenant la pose, montrant ses muscles tel un catcheur en représentation. Il finira en présentant tous les ses musiciens avant de disparaître de nouveau, mais pour de bon cette fois.
Nouveau changement de plateau, le temps pour les membres de Dub Incorporation de s'installer. Il est bientôt 1h du matin quand la formation stéphanoise commence sa représentation. Comme d'habitude, c’est un spectacle impeccable que livre le groupe habitué aux longues tournées. Leur show d'une heure se fera en communion avec le public, dans une très bonne ambiance. Les classiques alternent avec les titres extraits du nouvel album. C’est avec des morceaux comme Métissage, Jump up, Afrikya, Rude boy ou Murderer que le groupe enflamme la salle. A tel point que Mr Vegas les rejoint sur scène pour une combinaison inédite, en forme d'apothéose d'une soirée mémorable.
Article écrit par Nicolas Swartebroekx et David Brun Photos : David Brun
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