Tracklist :
01. Rita Marley & The Soulettes - (You’re) My desire
02. Joya Landis - Kansas city
03. Phyllis Dillon - Don’t touch me tomato
04. The Webber Sisters - It’s You I love
05. Dawn Penn - I let you go boy
06. Nora Dean - Barbwire (O mama)
07. Judy Mowatt and the Gaylettes - Zipa dee do da
08. Dorothy Reid - Work it
09. Ken Parker & Dorothy Russell - Sincerely
10. Girl Satchmo - Take you for a ride
11. Nora Dean - Angie la la (ay ay ay)
12. Joya Landis - When the lights are low
13. Hortense Ellis - Unexpected places
14. Carole Cole & Sister P (Aisha Morrson) - Ethiopia
15. Cynthia Richards - Aily I
16. Hortense Ellis - With all my heart
17. Phyllis Dillon - Something
18. Dorothy Reid - Give it to me (all your love)
19. Joya and John - I’ll be lonely
20. Derrick Morgan & Hortense Ellis - I’m gone
Chronique écrite par Smaël Bouaici le mercredi 19 mars 2008 - 13 062 vues
Un rien macho, le reggae tout de même. Les femmes y ont souvent été reléguées au rang (d’enfants) de chœurs, et quand elles prenaient place sur le devant de la scène, c’était pour partager un duo, façon Bob & Marcia ou Patsy & Derrick. Derrick Morgan fut d’ailleurs un des grands spécialistes du duo homme/femme, changeant de partenaire au gré des hits. Du coup, peu de femmes ont accédé au panthéon du reggae. Ce fut encore plus vrai durant la période roots. Et ne parlons pas du dancehall : les Lady Saw et autres Cecile ont dû se battre bec et ongle pour obtenir la reconnaissance qu’elles méritaient.
Ce disque vient donc à point pour donner une place plus conséquente aux Queens of Jamaica dans les bacs à disques occidentaux. Le tracklisting revient sur les 60’s, période plus faste pour les Jamaïcaines, qui enchaînaient les covers des standards américains de rythm ‘n’blues. Honneur est fait à Joya Landis, la plus soul des reggae sisters, qui se taille la part du lion avec trois titres, dont le sublime When the lights are low de Benny Carter, ou encore le classique Kansas City, tandis que Phyllis Dillon, la reine du rocksteady, s’attaque aux Beatles (Something). On notera que Landis comme Dillon ont toutes deux fait une bonne partie de leur carrière aux Etats-Unis, où leur talent se monnayait plus facilement. Nora Dean, elle, n’a obtenu que quelques livres en 1969 pour son tube international Barbwire (Ho Mama), sur le riddim des Techniques (You Don't Care). Elle en fera une nouvelle version dix ans plus tard, pour… Sonya Pottinger, seule productrice de l’île.
On trouve aussi Hortense Ellis, Dawn Penn, Carole Cole & Sister P pour le poignant hymne rasta Ethiopia, et bien sûr les deux plus célèbres de ces dames, Rita Marley et Judy Mowatt. Si Rita se contente désormais de garder une main de fer sur l’empire de son défunt mari, Mowatt fut la première chanteuse de reggae à produire son propre album et la seule femme nominée dans la catégorie reggae des Grammy Award. Un exemple à suivre.