Tracklist :
1. Come ohome
2. Got to make a way
3. Wake up and live
4. Life of contradiction
5. Who brought down the curtains
6. There’s a reward
7. Hard times don’t bother me
8. My baby still loves me
9. She was the one
10.Song my enemy sings
11. Let us do something (Bonus track for CD only)
12. Freedom Journey – Karl Masters & Joe Higgs (Bonus track for CD only)
Chronique écrite par Smael Bouaici le lundi 03 mars 2008 - 13 821 vues
« The father of reggae », dixit Jimmy Cliff. Mr Higgs, c’est l’homme qui a appris aux Wailers à chanter, et qui remplaçait parfois Bunny Wailer au sein du trio lorsque l’ami Bunny ne voulait pas quitter son île natale, ou était tout simplement fâché. Décédé en 1999, Joe Higgs était l’auteur de plusieurs hits avec son compère Roy au sein du duo Higgs & Wilson, signé chez Studio One. C’est là qu’il rencontre trois jeunes du ghetto, Peter, Bob et Bunny, bien décidés à faire carrière dans le reggae. Joe Higgs leur apprend les rudiments du genre et les harmonies vocales, indispensable à la bonne tenue du trio.
"Life of Contradiction", sorti chez Island et récupéré de haute lutte par Pressure Sounds (le label anglais de Peter Holdsworth, ex-acolyte de Adrian Sherwood), démontre tout le talent de Joe Higgs : dès les premières mesures, sa voix prend immédiatement au cœur et au corps, et une facilité pour les refrains qui tuent. C’est du reggae classique de la période 1975, même si un solo de guitare acoustique est une rareté dans un enregistrement jamaïcain (comme sur le très bluesy Hard don’t bother me) : il s’agit d’Eric Gale, le guitariste de jazz américain, qui fait une apparition comme session-man aux côtés des habitués des studios de Kingston que sont Earl Lindo, clavier des Wailers qui, selon la légende, resta bloqué sous acide lors d’une tournée avec le bluesman américain Taj Mahal, le bassiste Val Douglas, ou Mikey Chung, futur guitariste de Black Uhuru.
Joe Higgs complète ce casting de luxe par des paroles inspirées. Il fut l’un des pionniers de la protest-song jamaïcaine, écrivant des textes poignants. There’s a reward, qui arracherait une larme à n’importe quel rude-boy, place Joe Higgs aux côtés de Bob Andy comme l’un des song-writers les plus respectés de la Jamaïque, et cet album au Panthéon du reggae.