Tracklist :
01. Nothing Comes Easy
02. Time
03. Togetherness
04. Emmanuell
05. One In A Billion
06. Sound Clash
07. Jamaican Proverb
08. Yes, its bless
09. Lion King
10. No Bed Of Roses
11. Dubbing Is a Must
12. Kingston 14
13. Higher Than High
14. Hard & Tuff
15. Greater David
16. God Is A Man
17. Creation
Chronique écrite par Smaël Bouaici le vendredi 04 avril 2008 - 14 969 vues
Adrian Sherwood est un type étonnant. Petit blanc de Londres, il a réussi à s’attacher tout d’abord les services du Sugarhill Gang de Grand Master Flash, pour le transformer en Tackhead. Au début de sa carrière, Prince Far I l’a pris sous son aile, lui permettant de se constituer une « street-credibility » dans le reggae, et de créer le légendaire label On-U sound. C’est d’ailleurs lors d’un show du regretté Prince Far I que Sherwood rencontre Style Scott, le batteur des Roots Radics. Au milieu des années 80, le duo forme le Dub Syndicate. Evidemment, avec leurs carnets d’adresses, la liste des contributeurs est impressionnante. Au cours des deux dernières décennies, le Dub Syndicate a joué avec des gens aussi divers que Jah Wooble, Mark Stewart, Lee Perry ou Michael Franti.
Preuve que le talent ne s’use pas, leur dernier album « No Bed of Roses », sorti il y a quatre ans, fut l’un des plus accomplis de leur carrière. Pour ce disque, Style Scott était parti enregistrer à Kingston, embauchant au passage Gregory Isaacs et Cornel Campbell, avant de refiler les bandes à Sherwood pour un mixage parsemé d’échos, parfois très rythmé et souvent déjanté. Aujourd’hui, c’est Rob Smith du mythique duo anglais Smith & Mighty, qui utilise le même mode opératoire et reprend en main les masters des plus beaux titres du Dub Syndicate, avec de nouvelles versions, comme ce Time de Capleton, dont la voix prend de l’écho et s’accompagne d’un harmonica. Mixage impeccable, le disque est un enchaînement de hits. Junior Reid, Cedric Myton des Congos ou Big Youth subissent le même traitement, toujours dans l’open-mind de Bristol qui le caractérise. C’est avec plaisir qu’on retrouve Yasus Afari et son style dub poet sur Jamaican Proverb, ou Luciano, qui arrive tout en delay et démonte l’affaire sur One in a billion. Chaînon manquant entre l’Angleterre et la Jamaïque, ce disque devrait réconcilier toutes les écoles du reggae.