Tracklist :
1. Derrick Morgan – Great musical battle
2. Glen Adams – I want to hold your hand
3. Leroy Smart – God helps the man
4. Max Romeo – She's but a little girl
5. Cornell Campbell – Jah me no born yah
6. Dillinger – Fernando Sancho
7. Leroy Smart – Wreck up my life
8. Barry Brown – From creation (extended)
9. Tapper Zukie – Natty Woman no cry
10. Roy Shirley – If I did know
11. Big Joe – Rocking & swinging
12. Barry Brown – We just can't live (extended)
13. Horace Andy – I'll forgive you
14. Gregory Isaacs – The Village
15. The Uniques – Gypsy Woman
16. Lloyd Clarke – Summertime
17. Glen Adams – I can't help it
Chronique écrite par Sebastien Jobart le jeudi 16 septembre 2004 - 11 923 vues
Après un premier opus remarqué sur les productions de Derrick Harriot, "A Place Called Jamaïca part. 2" se penche sur le patrimoine musical de Bunny "Striker" Lee. Moins original et plus connu du public, ce répertoire n'en demeure pas moins de qualité.
La preuve dès cette Great Musical Battle d'ouverture. Chantée par Derrick Morgan sur une reprise du jazzy Take Five, elle ne manquera pas d'amuser quiconque est familier des acteurs musicaux de l'époque. Car le combat oppose Bunny Lee à Coxsone Dodd, devant un parterre d'officiels (King Tubby, Prince Buster, Lee Perry, Byron Lee etc). "A ma droite, Coxsone Downbeat, 200 pounds, entonne Derrick Morgan. A ma gauche Bunny Lee, 220 pounds". Arbitré par Joe Frazier (!), le combat épique s'achève sur la victoire inéluctable de Bunny Lee.
Derrière cette mise en bouche de premier ordre, d'autres titres plus connus n'en sont pas moins indispensables comme le sérieux Jah Me No Born Yah de Cornell Campbell, ou le fantasque Fernando Sancho de Dillinger. Tapper Zukkie et sa reprise de No Woman No Cry, Natty Woman No Cry avec sa cymbale hypnotique, ou encore Leroy Smart et son hit Wreck Up My Life s'écoutent avec autant de plaisir. On croise également le chemin du regretté Barry Brown via les versions extended de Creation et de We Just Can't Live, ou de Gregory Isaacs avec l'un de ses rares titres produits par Bunny Lee, The Village.
Le nombre de reprises témoigne du poids des Etats Unis dans les débuts de la musique jamaïcaine : on ne s'étonnera donc pas de trouver une version de Summertime par Lloyd Clarke, ou du classique de Curtis Mayfield, Gypsy Woman, par les Uniques. Plus étonnante, la reprise des Beatles, I Wanna Hold Your Hand, par Glen Adams, organiste des Upsetters qui démontre ici ses qualités vocales. Ce voyage de 1967 à 1978 dans les productions de Bunny Lee s'écoute sans fausses notes. Makasound, comme souvent, nous fait en plus la joie d'un livret détaillé. Une réussite.