Tracklist :
1 The Sensations- Lonely Lover
2 The Uniques- My Conversation
3 Glen Adams- Hey There Lonely Girl
4 Owen Gray- Take Me Back
5 Dawn Penn- Long Day Short Night
6 Ken Parker- How Could I
7 Slim Smith- Let Me Go Girl
8 Winston Samuels- Don't Believe Him
9 Errol Dunkley- King And Queen
10 Pat Kelly- The Dark End Of The Street
11 Alton Ellis- Loving Mood
12 The Sensations- Right On Time
13 Glen Adams- I Can't Help It
14 Alva Lewis- In The Park
15 The Sensations- Long Time Me No See You Girl
16 Cynthia Richards- Forever
17 Ken Parker- Somebody To Love
18 Dawn Penn- To Sir With Love
19 Errol Dunkley- I'm Going Home
20 Slim Smith- Build My World Around You
21 Glen Adams- Hold Down Miss Winey
22 Owen Gray- Come Back To Me
23 The Sensations- Born To Love You
24 Webber Sisters- What I'm Gonna Do
25 Lester Sterling / King Cannon- Man At Work
Chronique écrite par Benoit Georges le lundi 18 juillet 2005 - 8 178 vues
Depuis quelques années, ont fleuri les compilations retraçant le travail du producteur Bunny Lee, contribuant à graver dans le marbre de véritables morceaux d’histoire jamaïcaine. Ce ‘Bunny Lee Rocksteady Years’ s’intéresse plus particulièrement au son rocksteady, un style qui ne durera certes que 2 ans (1966-1968) mais qui va marquer à tout jamais la musique de l’île. Dans un monde déjà très compétitif, dominé par les ténors du ska, Clement Dodd de Studio One et Duke Reid de Treasure Isle, Bunny Lee, un producteur indépendant, va réussir à imposer sa marque de fabrique et son rocksteady. Malgré des doublons déjà parus sur d’autres compilations, ce disque est un hommage de plus au talent de Bunny Lee et des chanteurs ou musiciens qui l’ont entouré.
Popularisé par le titre de Hopeton Lewis Take it easy, le rocksteady se caractérise par un ralentissement du tempo par rapport au ska et par des lignes de basses mélodiques et régulières qui s’avéreront être très dansantes. Un style qui tranforme aussi l’approche vocale, intégrant les influences R&B américaines en permettant des harmonies vocales plus complexes.
Cet album regroupe plusieurs hits majeurs par les meilleurs artistes de l’écurie Bunny Lee à cette période. Des trios bien sûr, avec The sensations, The Uniques (Slim Smith et Jimmy Riley), des chanteurs solo qui ne sont pas moins impressionnants comme Owen Gray (déjà vétéran !), Glen Adams (plus connus comme clavier du groupe The Upsetters), Ken Parker, Pat Kelly (membre des Techniques), le jeune Errol Dunkley et des chanteuses comme Dawn Penn ou Alva Lewis.
Parmi les incontournables on retiendra les prestations de Slim Smith, l’une des plus belles voix de l’époque, seul ou avec The Uniques comme avec My conversation et son riddim inusable ou le sublime Let me go girl. D’autres classiques inmanquables figurent ici : Hey there lonely girl et I can’t help it (une reprise de Gipsy woman de Curtis Mayfield) par Glen Adams, Long day short night de Dawn Penn, agée d’à peine 16, ans, Long time me no see you girl et Born to love you des Sensations. On retouve également Alton Ellis pour Loving mood une adaptation du fameux Dancing mood et Lester sterling, saxophoniste, membre original des Skatalites pour une version instrumentale qui clôture cet opus.
Le reste n’est pas moins bon. Cela ne relève certes pas du défi de trouver 25 joyaux rocksteady parmi la bonne centaine de titres d’une qualité exceptionnelle produits par Bunny Lee. Outsider face aux géants Studio One et Treasure Isle, Bunny Lee gagne à l’issu de cette période le surnom de « Striker », pour sa capacité à produire des hits. Cette réputation, il l’entretiendra superbement pendant les années « early reggae » qui suivront la vague rocksteady.
Des titres en or, une présentation soignée avec un livret détaillé ; ce n’est peut-être pas la compilation la plus complète consacrée à Bunny Lee mais c’est assurément un gage de qualité.