Le deejay anglais Smiley Culture est décédé aujourd'hui dans des circonstances encore inexpliquées, alors que la police était venue l'arrêter à son domicile de Warlingham, au sud de Londres, rapporte Sky News. Il serait décédé des suites de blessures qu'il se serait lui-même infligées avec un couteau.
Le porte-parole de Scotland Yard a déclaré qu'une enquête était en cours, menée par la Independent Police Complaints Commission (Commission indépendante des plaintes contre la police). Il a précisé que l'intervention de la police au domicile de Smiley Culture faisait partie d'une opération anti-drogue plus large.
Le deejay (48 ans), célèbre pour ses hits Cockney Translation et Police Officer en 1984, était dans l'attente d'un procès. Le 28 septembre 2010, il avait été accusé, avec quatre autres personnes, de trafic de cocaïne. Le procès devait débuter dans les jours qui viennent.
Né à Londres, David Emmanuel de son vrai nom a émergé avec le Saxon Sound System, aux côtés de Papa Levi, Tippa Irie ou encore Maxi Priest. Une génération d'artistes qui s'est distinguée par ses textes ancrés dans le quotidien anglais, mais qui parlaient aussi bien à la diaspora qu'aux Jamaïcains (Papa Levi sera d'ailleurs le premier artiste étranger à avoir un numéro 1 en Jamaïque).
En 1984, Smiley Culture entre dans les charts dès son premier single, Cockney Translation (Fashion Records), un texte hilarant qui sert de dictionnaire patois jamaïcain / patois londonien et qui, à en croire Steve Barrow, "a propulsé le fast-chat au grand public". La même année, il signe son plus grand succès Police Officer, et fait même deux passages dans l'émission de la BBC Top of the Pops. Dans la foulée, il signe avec le label Polydor et sort l'album "Tongue in Cheek", qui n'aura pas la même réussite. Plus tard, il a animé une émission "Club Mix", sur Channel Four. Il a également fait une apparition dans le film "Absolute Beginners" de Julien Temple en 1986.
L'année dernière, il avait donné une interview au Guardian, revenant notamment sur les paroles de Police Officer : "Police Officer était une histoire vraie, la police m'avait pris ma weed. Ca valait mieux que d'être arrêté et j'en ai fait un hit… J'ai été invité à rencontrer la Reine, qui m'a dit qu'elle écoutait mes disques." (…) "Bien que j'ai ouvert la voie à des artistes comme The Streets ou Dizzee Rascal, j'ai quitté la musique car je n'était pas riche".