Depuis sa prison, Vybz Kartel tire à boulets rouges sur les autorités jamaïcaines. Incarcéré depuis le 30 septembre 2011, le deejay a rédigé une longue lettre dans laquelle il prétend que les forces de police du pays ont tout fait pour le garder derrière les barreaux.
Pas moins de cinq pages, écrites à la main, dans lesquelles Vybz Kartel accuse la police de mensonges, menaces, et manipulation de preuves afin de l'empêcher d'obtenir une liberté sous caution : "Tout ce qui concerne mon affaire est une fabrication".
"En 2011, écrit-il, j'ai été accusé d'avoir commandité le meurtre de Barrington "Bossie" Burton par Lenburgh McDonald. Des semaines plus tard, un soi-disant témoin a déclaré à la défense qu'il avait été agressé physiquement et menacé par la police pour affirmer que j'étais impliqué dans la mort de Bossie Burton. Plusieurs jours après, il a fait une nouvelle déclaration affirmant que depuis la première déclaration, il faisait l'objet de menaces de mort par téléphone.
Plusieurs jours après ma première accusation de meurtre, j'ai été inculpé d'un nouveau meurtre (Clive "Lizard" Williams). Dans cette affaire, la police (par l'intermédiaire d'un Senior Superintendant qui a été plus tard accusé de tentative de perversion de la justice dans une autre affaire) a fait campagne tous les lundi matins sur une certaine chaîne de télévision, affirmant qu'ils possédaient des échantillons d'ADN m'incriminant, qui se sont finalement avérés négatifs sept mois plus tard. Ils ont aussi fait croire au public qu'ils avaient des enregistrements vidéo de moi et mes co-accusés en train de tuer Williams. Je voudrais ajouter que la police a fait beaucoup de remarques dommageables sur mon compte. La plus notable serait : "Depuis son arrestation, la communauté est un endroit plus sûr".
"Tout est fabriqué"
Vybz Kartel dénonce également un rapport de la police selon lequel trois téléphones portables auraient été retrouvés dans sa cellule le 22 janvier. "Le samedi 16 février, mon avocat Mme Valérie Neita Robertson m'a montré un document rédigé par le procureur après une audience pour obtenir ma liberté sous caution. Ce document, signé par un membre de haut rang de la police, stipule que trois téléphones cellulaires ont été trouvés dans ma cellule pendant une fouille le 22 janvier 2013. Ma liberté sous caution a été refusée principalement sur la base de ce mensonge flagrant de la police jamaïcaine."
Et de conclure : "Tout ce qui a trait à mon cas est une fabrication, tout est fabriqué. Je ne sais pas à qui appartenait le maïs sur lequel j'ai pu marcher dans le passé, mais il revient maintenant à me hanter."
Le deejay précise également avoir écrit deux lettres à INDECOM (The Independent Commission of Investigations, l'équivalent de l'IGS chez nous, ndlr).