Article
Date de mise en ligne : lundi 08 mars 2004 - 15 419 vues
Concert : Louie Culture & Freddie McGregor
Deux semaines après Barrington Levy, qui venait célébrer ses 25 ans de carrière à Paris, l’Elysée Montmartre accueillait dimanche dernier un autre vétéran du reggae : Freddie McGregor. L’auteur des classiques Bobby Bobbylon et Big Ship, adepte du Lover Rock, était accompagné pour l’occasion de Louie Culture, pour la première fois en France.
En dépit de l’attrait d’une affiche éclectique, c’est dans une salle diminuée et coupée dans sa moitié par un rideau que les deux artistes se sont produits. Le Millenium Band entame le concert par un lourd nyabinghi sur une scène baignant dans un feu de couleurs, avant d’enchaîner sur le célèbre Satta Massa Gana, des Abyssinians. Une deuxième reprise, Zion Gate de Culture, lance avec rythme la soirée.
Deux « beautiful sista » , selon les mots du guitariste qui fait office d’introducer, font leur apparition : ce sont les choristes, qui viennent tour à tour se produire sur la scène. L’occasion de découvrir la fille de Freddie McGregor et de Judy Mowatt, qui marche sur les pas de son père : outre un No No No largement suivi par le public, le show reste bloqué sur le registre lover, avec notamment les reprises de Everything I Own de Ken Boothe et No Woman No Cry. Quelques briquets s’allument même ici et là, les bras levés en rythme… Jusqu’à ce que Louie Culture, très en forme, ne vienne faire rebondir l’Elysée Montmartre.
 Louie Culture
Son entrée sur le Real Rock riddim, suivi du « pull up !» qui va bien, fait l’effet d’une décharge électrique dans la salle. Très à l’aise sur ces riddims acoustiques, Louie Culture enchaîne ses hits aux paroles conscious : Ruddie Don’t Fear, Revolution Song, Grab Your Lass And Come, Nah Go Bow Bogus Badge ou Tune In. Se jouant des variations de rythme, Louie Culture bondit, parcourt la scène de long en large ; l’énergie qu’il déploie est communicative.
 Freddie McGregor
Lover Rock
La salle suffisamment chauffée, place au maître de la soirée, pour qui le public féminin a largement répondu présent. Après plus de quarante ans de carrière, Freddie McGregor, que l’on imagine bien finir en crooner chic, à l’image de Gregory Isaacs ou de Ken Boothe, reste fidèle à l’image qu’il s’est forgé en développant un style Lover Rock, distillant sourires, compositions doucereuses, et chant très soul. To Be Poor Is A Crime, Big Ship, Africa Here I Come, Loving Pauper : le tracklisting évite soigneusement ses premiers albums pour Niney et Coxsone Dodd et se concentre sur ses hits internationaux, d’une veine plus crossover. Ce qui n’enlève rien à la qualité de sa prestation, Freddie McGregor chantant parfaitement ses morceaux et faisant habilement participer un public connaisseur.
Symptôme d’une soirée qui aura fait la part belle aux reprises, War puis Redemption Song sont chantées en hommage à Bob Marley. Alors que le concert s’achève, Louie Culture revient sur scène pour une combinaison sur la reprise de Pass The Dutchie : Le show aura ainsi beaucoup emprunté aux standards du reggae. Le vaste répertoire de Freddie McGregor ne le justifiait pourtant pas, bien au contraire.
Article écrit par Sébastien Jobart Photos : Karl Joseph
Tags : Freddie McGregor (32), Louie Culture (7)
|