ZORO

CHRONIQUE

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Chronique écrite par Sébastien Jobart le vendredi 05 janvier 2007 - 8 904 vues Un Sud-Africain qui traverse le globe pour enregistrer son premier album en Suède, la trajectoire n'est pas banale. C'est celle de Zoro, natif de la périphérie de Cape Town et parti en 2003 tenter sa chance dans la froide Scandinavie. Il y rejoint les producteurs de Breakmecanix. Après trois ans d'enregistrement et de tournées diverses sous le poids du rude climat local (photos dans le livret à l'appui), Zoro sort finalement son premier album fin 2006, "Gugs News", sur le label suédois Juju Records basé à Malmoe. Ses textes (chantés en anglais ou en Xhosa, sa langue natale), dénonçant les injustices d'un système gangrené par l'héritage de l'apartheid, portent la marque de son passé dans la violence quotidienne des bidonvilles de Cape Town. Ils s'appuient sur une production solide et originale, à l'image de Left alone et ses percées d'accordéon ou de Jabulani qui rappelle la nouvelle carrière de Winston McAnuff en marge du reggae. Breakmecanix Production a eu les idées larges pour ce premier opus et "Gugs News", aux influences diverses et variées, lorgne vers le reggae, le dancehall, la world music et même le hip hop (le réussi Enkosi Mama). Les titres dancehall, la faiblesse de l'album, sont loin de convaincre autant que leurs homologues reggae (un tiers de l'album chacun) dont on retiendra en premier lieu le grave Fallen Heroes, au chant pénétré. Le phrasé de Zoro, nerveux oscille entre chant et deejay sans jamais basculer, évitant le plus souvent le diptyque bien connu des refrains chantés et des couplets toastés. Les autres morceaux one drop (Far Away from home, One in a million et le lancinant Never give up) sont tous de vraies réussites, mais peinent à rééquilibrer un album disparate.

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