BARON BLACK

CHRONIQUE

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Chronique écrite par Rémi Capdevielle le mardi 06 décembre 2011 - 9 371 vues Le premier album solo de l'ex-toaster de Big Famili souffle un vent frais sur une scène Martiniquaise conquise au dancehall. "Tradisyon Mwen" remet les pendules à l'heure du Bèlè et des traditions insulaires. Une identité portée avec fierté et ferveur par Baron Black, qui délaisse la chaleur des sound-systems pour prendre un peu de hauteur et enregistrer un opus acoustique du plus bel effet. A l'origine, le Bèlè conjugue danse, musique et héritage verbal. Qu'elle soit poétique ou plus tribal, cette transmission culturelle (qui s'apparente à celle des griots africains) reste essentielle. Sauf que les paroles de Frantz Fanon ou Aimé Césaire trouvent de moins en moins d'écho dans la société Martiniquaise, et ça, Baron Black l'a bien compris. Profondément enraciné dans la terre de son île natale, la conscience identitaire de Baron Black passe avant tout par la musique. Le rythme Bèlè omniprésent, cadencé par les tambours telluriques et les envolées à la flûte des mornes, renvoie à des temps oubliés qui ne demandent qu'à resurgir. Un tapis musical qui se prête tantôt à l'enthousiasme (Toujou Rileve) ou à la tristesse profonde, comme sur Man Mwe. Cette ode à sa mère malade est la première pierre à l'édifice de "Tradisyon Mwen" qui mettra 3 ans à voir le jour. Forgé dans la peine en 2007 après qu'il ait appris la mauvaise nouvelle, Baron Black aura tout de même le temps de la faire écouter à celle qui s'éteindra quelques mois plus tard. Un exercice traumatisant qui aura au moins eu le mérite de « réveiller les racines » et de voir découler 14 autres titres de la même veine acoustique. Un album artisanal, brodé à la main dans son studio Black House de Pantin, où l'on plancherait déjà sur la prochaine street-tape de la Big Famili...

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