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CHRONIQUE

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Chronique écrite par Sébastien Jobart le jeudi 02 décembre 2004 - 7 654 vues "Aquarius Rock - The Hip Reggae World of Herman Chin Loy" est consacré au travail du producteur des studios Aquarius et Scorpio, spécialisés dans les instrumentaux. Avec un homme essentiel : Augustus Pablo. Aquarius et Scorpio : deux studios jamaïcains qui connurent leur heure de gloire à la charnière des années 60-70. A leur tête, un homme, Herman Chin Loy, cousin de Leslie Kong. Producteur avisé et découvreur de talent, il fut notamment celui qui lança la carrière d'Augustus Pablo. L'histoire raconte qu'il se produisait lui-même sous patronyme avant qu'un jeune homme accompagné de son mélodica n'entre dans sa boutique, à Kingston. Horace Swaby devint Augustus Pablo, et Herman Chin Loy son premier producteur. Pas étonnant, dès lors, que sur les 24 pistes proposées, une dizaine soit consacrée aux deux compères. Leur collaboration fut fructueuse et popularisa le melodica dans les enregistrements professionnels, à l'époque dénigré et considéré comme un instrument pour les enfants. Il devint leur marque de fabrique : il faut donc apprécier le son du melodica pour plonger dans ces morceaux. Early Far East Sound Le titre d'ouverture, Aquarius Rock, illustre parfaitement le son Chin Loy : un riddim épuré et trois notes de skank délicates mais hypnotiques. Les compositions sont courtes (elles dépassent rarement les trois minutes) mais denses. Le son Far East est ici à ses prémices. On retrouve Iggy Iggy, premier titre enregistré par Augustus Pablo à Aquarius en 1969. D'autres encore : The Red Sea, East of The River NileSoul Vibration et River Nile Version), Song of The East, ou encore Snowball & Pudding dominée, une fois n'est pas coutume, par un piano. Les autres instrumentaux, signés par Herman, Sounds Unlimited ou les Aquarians, n'ont pas grand chose à leur envier. Toutes donnent à entendre des solos variés, à l'image des cuivres de Aquarius Dub ou de Funky Aquarius. La spécialisation des deux studios dans les instrumentaux n'exclue pas des parties chantées, loin de là. Herman prend le micro sur la plupart des versions dans un style deejay, et l'on retrouve plusieurs morceaux quasi inédits d'artistes passés entre ses mains. Comme Alton Ellis et les deux versions de Alton's Official Daughter. Ou les tout jeunes Dennis Brown et Beres Hammond, avec respectivement The Song my mother used to sing et le pénétrant No More War. Citons encore Dennis Alcapone sur Return of Sabata. Ce vagabondage d'une heure dans le monde d'Herman Chin Loy devrait ravir les amateurs et les curieux.

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