Tracklist :
1. Vybz Kartel - So fine
2. Kid Kurrupt and Looga Man - Up in here
3. Tubby T feat. Ms Dynamite & Lady Posh - Ready she ready refix
4. Tami Chin - Hyperventilatin’
5. Vybz Kartel - Push it to you
6. Nicky B - Ride with me
7. Flava feat. Macka Diamond - Crazy thing
8. Junior Reid - Chalice
9. The Hiites - The dream
10. Buju Banton - My pen
11. Alaine Laughton - Deeper
12. Twyla - Far away
13. Mile High - Johnny was
Chronique écrite par Benoit Georges le mercredi 02 mars 2005 - 8 727 vues
Compilation réalisée par un collectif de producteurs, d’ingénieurs et de musiciens, Kingston 5 nous propose un ensemble très hétérogène destiné à présenter la diversité du son jamaïcain et son héritage, qui s’étend à toute la musique populaire anglo-saxonne.
Il est difficile de s’y retrouver à première vue dans cette compilation, au vu de la diversité des sons qui sont proposés sur ces 13 titres. Aux côtés de productions répertoriées avec des artistes reconnus, on retrouve des morceaux inconnus et quasi-expérimentaux. La trame du disque semble être de mettre en valeur le travail de l’ombre de certains techniciens qui diffusent la touche jamaïcaine là où on ne l’attend pas. A l’origine du projet et à la réalisation de plusieurs titres, des noms inconnus du grand public qui ont pourtant oeuvrés dans les hautes sphères du RnB, du Hip-hop voire de la pop. L’aspect collaboratif est également mis en avant et le livret retrace bien le voyage effectué par certains titres : de la composition de l’instru, jusqu’au mixage final en passant par la prise de voix on évolue entre Los Angeles, Kingston, New York et Londres.
En ouverture, on retrouve un très bon Vybz Kartel. Le deejay est d’ailleurs à l’honneur avec un deuxième titre sorti sur le Rah Rah riddim de Massive B. Le choix est bon mais on voit peu le rapport avec la logique du disque. Il en est de même pour le titre de Tami Chin sur le Stepz riddim de Renaissance. Inévitable aussi, la combinaison entre Kid Kurrupt et Looga Man qui s’impose dans les meilleurs titres du disque. Dans une vibe dancehall encore, figure un bon morceau du vétéran Junior Reid, toujours actif dans son studio One Blood de Kingston, et une combinaison entre Tubby T, Ms Dynamite et Lady Posh réalisée en Angleterre.
Aux frontières du reggae
Aux côtés de ces titres dancehall ou reggae, on trouve des titres hybrides qui ne sont pas inintéressants. On remarquera par exemple le morceau dancehall auto-produit par le chanteur Nicky B, dans un style vocal proche du RnB. On y plonge par contre directement avec Flava et le featuring avec Macka Diamond, qui arrive après 2 minutes, ne sauve pas le morceau. La fusion reggae hip-hop sur le titre du groupe The Hiites est, elle, plus réussie.
On est également surpris par My pen de Buju Banton, une ballade touchante dans un style assez inhabituel pour Gargamel. Sur une base de reggae roots made in New York, la chanteuse Alaine Laughton pose ensuite un chant là aussi teinté de RnB. On s’éloigne vraiment du reggae avec un morceau plutôt trip-hop d’une autre chanteuse, Twyla, où on est étonné de retrouver la guitare de Earl « Chinna » Smith. Le disque se clôture avec une reprise de Bob Marley particulièrement déroutante effectuée par un groupe jamaïcain, Mile High, qui propose le titre Johnny was en version pop-rock avec de vraies guitares saturées !
Cette compilation s’adresse donc aux curieux de tous les horizons, plus qu’aux fans de dancehall. Le sous-titr,e The new sound of reggae, résume la démarche et sonne à l’écoute de ce disque comme un hymne à l’ouverture musicale.