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CHRONIQUE

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Chronique écrite par Benoit Georges le mardi 03 mai 2005 - 10 267 vues Ce n’est pas la première réédition que le label anglais Pressure sounds consacre au producteur Leonard Chin et à son label Santic. En 1995, Pete Holdsworth inaugurait sa collection avec "An even harder shade of black", issu des sessions Santic. Cette nouvelle réédition lève un peu plus le voile sur cet avant-gardiste méconnu des années 70. Malgré deux hits majeurs avec les morceaux d’Horace Andy Problems et Children of Israel, le travail de Leonard Chin à cette période restait encore méconnu. Ce n’est plus le cas avec ce deuxième exemplaire réunissant des raretés, enregistrées entre 1973 et 1975, qui retransmettent parfaitement l’atmosphère bouillonnante des sessions. Au détour de celles-ci on rencontre les collaborateurs les plus fidèles de Leonard Chin : Augustus Pablo, King Tubby, Horace Andy ou Gregory Isaacs… Historique. La visite débute avec la version de Horace Andy Problems reprise par Augustus Pablo avec un métallophone (sorte de xylophone aux lames de métal). On est plongé immédiatement dans l’ambiance magique de ces sons. La version dub régulière, qui a gardé le nom du morceau original, suit. Arrive alors le très « bluesy » Freddie McKay, qui après quelques notes au mélodica exécutées par Augustus Pablo déclame avec une émotion certaine : « I was born in this world with life / And I’ve got to live the life that is right ». Ce I’m a free man est tout simplement sublime. La version est déclinée en deux autres pistes avec la version instrumentale et l’interprétation d’Augustus Pablo à l’orgue. On quitte alors les modes mineurs pour un toast plus enjoué mais non moins sérieux de Jah Lloyd avec Tom shooter. Là aussi le morceau est suivi d’un très bon dub de King Tubby où on a encore l’occasion d’entendre Augustus Pablo à l’orgue. Voyage dans le temps C’est lui encore qui chevauche à l’orgue la version Columbo qu’on pourra aussi apprécier en version dub. La session qui suit est consacrée à une instru plus connue sous le nom de Zion gate, où l’on retrouve Gregory Isaacs (crédité William Shakespeare) pour Late at night qui reprend le titre Satisfaction de John Holt. La version est déclinée avec un superbe cut de I-roy et enfin l’instrumental. Un autre toaster, Jah Mojo est représenté pour deux titres isolés mais tout aussi intéressants. La dernière instru traitée dans cet album est le fameux Children of Israel. Le titre original de Horace Andy, abondamment édité en cd, ne figure pas ici. On apprécie d’autant plus la version toastée par Big Joe, le dub et l’instrumental. En clôture de cette précieuse réedition, un titre rare et magnifique de Paul Whiteman I don’t want to lose you (sur la version Who say Jah no dread de Jacob Miller) semble être la cerise sur le gateau. Véritable voyage dans le temps, ce disque doit être considéré comme un témoignage musical. Saluons encore une fois le travail de Pressure Sound, pour sa contribution à l'histoire du reggae. Avec cette réédition, c’est le son si typique de Santic qui est désormais indexé à sa juste valeur, l’essentiel du travail de Leonard Chin étant maintenant réédité en cd. Mais l’histoire ne s’arrête pas là ; en 1975 Leonard Chin quitte la Jamaïque pour Londres, où avec son label Santic, il contribuera à l’émergence d’un nouveau style de reggae : le très anglais « Lovers rock ».

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