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Mercredi 28/07

Date de mise en ligne : vendredi 06 août 2010 - 56 362 vues

Garance Reggae Festival 2010

C'était l'un des rendez-vous incontournable de l'été : Garance productions déménageait son festival parisien au parc Arthur Rimbaud de Bagnols-sur-Cèze, un site bien connu des amateurs de reggae pour avoir successivement accueilli le Jamaican Sunrise et le Ja'Sound.

Après trois ans de jachère, Garance a réinvesti le site avec une configuration identique dans les grandes lignes qui facilite l’organisation. Nouveauté : le Dub Corner installé près de l’entrée, avec son programme parallèle aux concerts. C'est parti pour quatre jours de musique.


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Blackboard Jungle & OBF
La soirée sound system en extérieur, dans la plus pure tradition jamaïcaine, commence à 18h avec Blackboard Jungle et OBF. Les deux sonos ont été installées devant la grande scène, en triangle, et une petite tente a été aménagée pour les membres des sounds. C’est d’abord le collectif rouannais qui débute la session, avant d’alterner avec OBF. Les sélections sont plutôt roots et dub des années 70. A noter, beaucoup d’hommages à Sugar Minott tout au long de la soirée, et sur toute la durée du festival également.


Jah Love Muzik & King Stur Gav
Le sélecteur de Jah Love prend possession du set de Blackboard Jungle, équipé d’une seule platine, avec les artistes Culture Dan et Daniel Ray. Le principe est simple : un morceau suivi de sa version sur laquelle se posent les chanteurs. La sélection, en 45 tours originaux pour la plupart, propose des titres roots, rub-a-dub et même un peu de early digital. Le point commun entre ces galettes, dont quelques raretés, réside dans le message rasta et conscient qu’elles véhiculent. Programmé le lendemain, Daniel Ray se préserve un peu plus que son homologue Culture Dan, que nous découvrons avec plaisir. D’autant que son style est plutôt moderne, utilisant un flow dancehall pour des textes culturels.

King Stur Gav, représenté par U-Roy et Charlie Chaplin, entre en scène sur la sono d’OBF. Pas de selector chez eux, c’est OBF qui contrôle. En revanche, le sound vétéran n’a pas oublié de ramener ses dubplates qui servent à introduire les versions réservées aux deux deejays. La session commence d’ailleurs par le redoutable riddim Elementary, qui annonce tout de suite la couleur. Les dubs sont originaux et plaisants à entendre en live. Au micro, U-Roy est tout en maîtrise et pose ses textes calmement avec son flow à l’ancienne. Plus extraverti, Charlie Chaplin harangue la foule et déclenche les plus fortes acclamations des quelques 4 000 spectateurs. Quelques textes récents et humoristiques, notamment celui où Chaplin se moque de Lady Gaga, sortiront du lot et feront sourire ceux qui les comprennent.

Après une session relativement courte, retour de Jah Love avec cette fois Josey Wales et Brigadier Jerry. Calme et plutôt statique, le deejay qui a relancé Jah Love est à l’aise et monopolise le micro. Le Colonel Josey Wales, quant à lui, monte sur scène en ayant pris soin de faire une bonne provision de cannettes de bière. Comme un poisson dans l’eau, il danse, prend le micro, toujours une bière à la main, en vrai pro des dancehalls. Il est d’ailleurs le seul des deejays vétérans à tenter de moderniser son flow. Il n’évite pas également quelques incursions sur des thèmes un peu moins conscients. La longue session de Jah Love nous emmène jusqu’à la fin et il ne restera que quelques minutes à OBF pour clôturer la soirée, le temps de passer un dub de Macka B, Word, sound & power.

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Article écrit par Benoit Georges, Alexandre Tonus & Sebastien Jobart
Photos : Lenshot

Tags : Turbulence (70), U-Roy (54), Clinton Fearon (53), Jah Mason (72), Luciano (126), Ijahman (41), Toots & The Maytals (40), Charlie Chaplin (16), Barrington Levy (77), Winston McAnuff (54), Jah Cure (86), Earl Chinna Smith (24), Big Youth (25), Tarrus Riley (137), Alborosie (109), Kiddus I (35), Raggasonic (45), John Holt (33), Bunny Wailer (46)

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Jeudi 29/07

Date de mise en ligne : 06/08/2010
Garance Reggae Festival 2010
Tu Shung Peng
Le groupe se produit devant une foule clairsemée qui grossit à vue d’œil. Leur son roots est de très bonne facture et fait plaisir à entendre en cette fin d’après-midi. Daniel Ray est au chant, rejoint à mi-parcours par Clinton Fearon.

Inna de Yard All Stars
Le combo acoustique de Makasound entre à son tour sur scène devant un public encore calme. Musiciens et chanteurs portent tous un survêtement vintage assorti qui fait bel effet. Après quelques hymnes rasta (Lion of Judah) sur un rythme nyabinghi, on retrouve successivement Kiddus I, Derajah, Matthew McAnuff pour Be careful et enfin Cedric Myton des Congos (avec l’incontournable Fisherman ou Forever young). L’ancien Gladiators Clinton Fearon, récemment recruté dans l'écurie Inna De Yard, fait également une deuxième apparition sur scène pour le classique Chatty chatty mouth qu'il a écrit.

Jah Mason
Il est le dernier à avoir rejoint la programmation, appelé à remplacer au pied levé le groupe Third World, finalement occupé à tourner aux USA. Sans grande nouveauté à présenter, Mason offre pourtant un show relativement remanié, allant notamment puiser trois titres dans l'album “Never give up” de 2003 (dont les rares Danger Zone et Never give up). Si elle est parfois brouillonne, l'énergie est bonne avec le Dub Akom Band de Marseille et sa bassiste Faby (une rareté dans le reggae !). Après Life is so joyful, il attaque direct sur Wheat &tears et soulève déjà la foule. Sans surprise, Mama earth, Natural vegetable, Run come love me et évidemment My princess gone auront le même destin. Le show se conclut avec Anthony John qui monte rapidement sur scène.

Matthew & Winston McAnuff
La prestation des McAnuff père et fils est avancée d’un jour, en raison de l’absence de Junior Byles due à des problèmes d’avion. Première constatation, le groupe joue fort bien et cela rehausse grandement l’intérêt de ce show. C’est tout naturellement Matthew qui ouvre le spectacle, remontant sur scène pour la deuxième fois de la soirée. Pas de surprise, le point d’orgue sera bien entendu sa chanson Be careful, qu’on ne se lasse pas d’entendre. La relève est prête.

Quant à la prestation du père, elle ne nous a pas convaincue : même si le public répond présent quand Winston se la joue « Electric dread », en dansant frénétiquement et en agitant sa chevelure, le rendu vocal n’est pas au rendez-vous que ce soit en puissance ou en justesse. On a même du mal à reconnaître les singles roots des années 70 comme What a man saw ou Hypocrites and parasites. Le public connaît mieux les collaborations récentes de Winston McAnuff comme Sort me out ou Rock soul. Le dread électrique, qui annonce au passage un nouvel album, a dû surprendre ses collègues jamaïcains qui n’imaginaient certainement pas une telle popularité en France.

Barrington Levy
On aurait pu l'attendre en tête d'affiche, lui qui se considère à juste titre comme une superstar. Barrington Levy, accompagné pour une fois du Ruff Cutt Band, passera pourtant avant Alborosie. Son show, bien rodé, ne change jamais beaucoup. La première partie, consacrée aux classiques roots et rub-a-dub, est la plus plaisante pour les aficionados, une fois quelques réglages de micro effectués : Collie weed, My woman, 21 girls salute, les reprises de Bob Andy (Too experienced, My time) ou encore Prison oval rock. Puis, Barrington ouvre la boîte à « big tunes » : Murderer, Under me sensi et enfin Black roses qu’il enchaîne avec Here I come pendant près d’un quart d’heure, en faisant participer le public. Sauf qu'après avoir tenu son public en haleine, il quitte brusquement la scène sans finir le morceau et 20 minutes avant l’horaire prévu. Une fin abrupte, sans au revoir ni rappel, qui laisse le public sur sa faim : il manque en effet toute la dernière partie du concert, celle dédiée aux années 90, avec Living dangerously, Looking my love ou Vice-versa love. Dommage.

Alborosie
C'est donc à Alborosie qu'il revient de clore cette première journée de concerts. Accueilli comme une rock star, il livre la prestation attendue, comblant ses fans. Empruntant toujours autant autour de lui (Eek-A-Mouse, Black Uhuru, Burning Spear…) le Sicilien, entouré de deux choristes, déroule sans faiblir, et obtiendra plusieurs forwards : Mama she don't like you, Real story, Herbalist
Il consacre désormais tout un pan de son show à dénoncer l'oppression policière et politicienne sur les festivals de reggae, avec Rototom free, Operation Uppsala et le hit Polizia. Il fera aussi un Marley (One love), sa version de Jerusalem d’Alpha Blondy, et enfin Police in helicopter de John Holt. Et c'est tout naturellement sur Kingston town que s'achève la soirée.

YT & Anthony John (Dub Station Corner)
Entre-temps, nous avons aussi pu profiter du Dub Corner où officiait YT (avec OBF) et Anthony John (avec Blackboard Jungle). Devant un public fidèle et presque en transe, les deux chanteurs récoltent les acclamations. S’il fallait retenir un morceau ? Le terrible dub d’Anthony Redrose joué par OBF, un Tempo sur lequel YT n’aura aucun mal à se poser.



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Article écrit par Benoit Georges, Alexandre Tonus & Sebastien Jobart
Photos : Lenshot

Vendredi 30/07

Date de mise en ligne : 06/08/2010
Garance Reggae Festival 2010
Ijahman
C’est Ijahman qui ouvre la scène. Présent avant même l’ouverture, certains festivaliers avaient pu le voir déambuler près du site avec sa guitare. Ponctuant sa prestation de hits intemporels tels Jah heavy load ou Africa, Ijahman raconte sa vie en chanson : son passage en prison qui lui a ouvert l’esprit, son contrat avec Island, ses tribulations en indépendant… Il profite de la récente Coupe du monde de foot pour rendre un hommage plus appuyé que d’habitude à Nelson Mandela, un personnage qui l’a inspiré et qu’il a chanté tout au long de sa carrière.

Junior Byles
Artistiquement parlant, nul ne pouvait espérer grand-chose de sa venue : c'était presque faire oeuvre de charité que de convier Junior Byles à se produire sur scène. Une forme de reconnaissance pour cet ange déchu, qui a basculé dans la folie puis la misère. Le chanteur, arrivé avec un jour de retard, n’a pas l’air en forme : en coulisses, on se garde bien de l’aborder ou de le prendre en photo, de peur de provoquer une réaction qui compromettrait le show. Mais comme on pouvait malheureusement s'y attendre, Junior Byles sabotera lui-même sa prestation : quatre chansons en tout, dont Fade away d’entrée, puis Beat down Babylon et Curly locks, interprétées sans vraiment tenir compte ni du groupe, ni du public. Descendant de scène, apparemment pour écouter le rendu sonore dans le public, il erre quelques instants dans le parc Rimbaud avant de retourner à sa loge. Le guitariste du groupe Pon Fire prend alors le relais au micro devant un public partagé entre émotion et pitié.

Toots & The Maytals
Le doyen du festival n'en finit plus de faire danser les gens. Presque 50 ans de carrière et une énergie aussi débordante, ça ne laisse jamais indifférent. Toots n'a qu’à piocher parmi ses nombreux hits pour régaler le public : Pressure drop, Sweet & dandy ouLouie Louie qui s'achève en ska. A la croisée du reggae, de la soul et du rock (la guitare électrique est copieuse), les Maytals enflamment le parc Rimbaud avec le groovy Funky Kingston ou le ska de Monkey man. Quand vient le moment de jouer 54 46, la foule est bien présente pour reprendre le break en chœur, une fois, deux fois, trois fois… et même sept fois ! « Vous êtes les premiers à réussir à le faire sept fois ! », s'enthousiasme Toots, qui fait le show et peut se permettre de montrer les muscles à la fin.

John Holt
Il était peut-être là, le vrai événement du Garance : la venue de John Holt pour la première fois en France. Accompagné du sérieux Dub Asante Band (Horace Andy, Johnny Clarke) le crooner à la voix préservée a surtout l’habitude de se produire en Angleterre, devant un public âgé qui connaît par chœur tous ses hits, ce qui explique la sélection de titre qui met l’accent sur des morceaux romantiques plutôt que sur sa période Paragons dans les années 60 ou dancehall dans les années 80.
Pourtant, pas de quoi être déçu par « Mr 1 000 volts » qui rentre sur A love I can feel. Time is the master, Mr Bojangles, Stick by me, le clin d’oeil à Dennis Brown avec les duos Wildfire et It’s impossible, les succès s’enchaînent rapidement. Arrive le segment dancehall avec le dansant Sweetie come brush me et le très attendu Police in helicopterqui déclenche le premier pull-up (il faut dire que le groupe avait raté l’intro). John Holt esquisse quelques pas de la danse gully creepa, quitte la scène et revient ensuite pour Ali Baba et Man next door, qu’il chante a cappella. Demandant au public ce qu’il veut entendre, on en profite pour réclamer Stealing qu’il exécute sur le champ. C’est avec Stranger in love qu’il fait ses adieux, devant un public conquis.

Spyda Team
Ils étaient finalement les seuls représentants du dancehall à Bagnols. Tarzan, aux platines, Mickee et Caporal offrent un show énergique et carré qui prépare bien la foule, déjà massivement installée devant la scène pour Raggasonic. Ils alternent reggae, dancehall, voire socca, sans oublier de dire quelques mots pour introduire chaque chanson. Le public suit bien, s’assoit et saute quand le duo le demande. Après 30 minutes de spectacle intense, Spyda Team quitte la scène et laisse un nuage de poussière flotter devant la scène, preuve qu’ils ont su remuer l’assistance.

Raggasonic
C'était l'heure des retrouvailles. Depuis l'annonce de la reformation du célèbre duo, 12 ans après leur séparation, Big Red et Daddy Mory ont eu le temps de se chauffer sur un paquet de festivals depuis la première du Bataclan. C'est donc avec un show bien réglé qu'ils débarquent à Bagnols, passant en revue la plupart de leurs morceaux, interprétés sur des riddims classiques : Aiguisé comme une lame (Stalag), Bleu blanc rouge (Promise land), Les riches (Peanie peanie), Kisdés (African beat), Poussière d'ange (Things and time)... Un vrai best of.


Sur scène, les deux compères apparaissent clairement réconciliés, bras dessus bras dessous. Visiblement ravi, Daddy Mory ne tient pas en place. « On a écrit l'hymne national de la ganja », rigole Big Red, avant de lancer Légaliser la ganja (Punany). Suivront L'original (Real rock) et Laisse le peuple s'exprimer avec le vétéran Supa John en invité qui reste sur scène pour J'entends parler (sur Waiting in vain, que Supa reprendra d'ailleurs de sa belle voix). Lorsque résonnent les premières notes de trompette de Faut pas me prendre pour un âne, le public est en feu et Big Red et Daddy Mory descendent de scène pour la chanter debout sur les barrières. « Tu te rappelles, à l'époque ?, demande Big Red. Y avait Brahim de Tours aussi, big up à lui ». Et Mory enchaîne en fast style. « Je suis fier de chanter avec toi », poursuit Big Red. « Je me souviens, toi t'étais le plus rapide de l'Ouest », lui répond Mory, et Big Red de faire la démonstration de son flow. Ils finissent par un morceau ska en anglais, peut-être un morceau de leur futur album qui sortira début 2011.

Tarrus Riley
Pressé par le temps – il est 2h30 quand les musiciens commencent à s'installer, c’est-à-dire presque l’heure à laquelle ils devaient terminer – Tarrus Riley n'aura pas eu l'occasion de donner un show digne de son statut en clôturant cette deuxième journée de concerts. Le couvre-feu est largement dépassé et la consigne est de faire vite. Du coup, Tarrus et le Black Soil ne perdent pas de temps, même s’il faut pour cela effectuer quelques réglages de son en direct. Peu de bla bla et une cadence soutenue, qui rend la prestation très dynamique, tout en conservant son architecture originale, avec le concours entre Dean et des choristes. L'essentiel est là : Lion paw, Contagious, Start a new, Human nature, Wanty wanty no getty, Parables, Micro chip, Backbitter, Far away, Beware (mixée avec Living the life of a gun), avant de finir en trombe sur She's royal et Good girl gone bad : même en mode dégradé, Tarrus est impressionnant de justesse et de professionnalisme et on ne peut que regretter le calme relatif du public, sans doute déjà fatigué.


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Article écrit par Benoit Georges, Alexandre Tonus & Sebastien Jobart
Photos : Lenshot

Samedi 31/07

Date de mise en ligne : 06/08/2010
Garance Reggae Festival 2010
Jah Love Muzik : Charlie Chaplin, Brigadier Jerry, Josey Wales
Pour combler l’absence de Mavado, c’est toute l’équipe des deejays du premier soir (Charlie Chaplin, Culture Dan, Brigadier Jerry, Josey Wales, mais pas U-Roy) qui remonte en piste. Initialement, c’était Soul Stereo et Lone Ranger qui étaient pressentis en remplacement : dommage, on les aurait bien vu sur la grande scène pour introduire des deejays que Lone Ranger a largement influencé. Ils joueront comme prévu au Dub Corner.


Jah Love qui n’a pas vraiment préparé son set sert des riddims classiques, en commençant par des versions Studio One, puis restant un long moment sur le riddim Taxi. Les artistes sont à l’aise, habitués qu’ils sont. Ayant peut-être abusé les jours précédents, Josey Wales a la voix encore plus rauque que d’habitude. Qu’à cela ne tienne, sa prestation en est presque rendue plus intéressante et on comprend mieux qu’il ait pu servir d’inspiration à des artistes comme Bounty Killer.

Turbulence
Plutôt discret ces derniers temps, la venue de Turbulence au Garance s'est révélée une bonne surprise. Backé par le Messenjah Band de Luciano, le singjay livre une prestation très solide, et appréciée. On se souviendra notamment du gros dancehall sur I’m not afraid sur le riddim Hot wuk. Life is not a game provoque un pull up et un gros forward, tout comme Notorious, sur lequel il quitte la scène avant de faire un bref retour. Précis dans les refrains, efficace dans les couplets, Turbulence a toujours du coffre. Mission accomplie au terme de son show : le public est déjà nombreux autour de la scène pour accueillir Luciano.

Luciano
Habillé en vert-jaune-rouge de la tête au pied, Luciano apparaît en grande forme, et sa voix est irréprochable. Toujours aussi pro (a-t-on jamais été déçu par Luciano ?), il fait le métier avec une set list qu'il connaît bien. Le Messenjah entre sur It's me again Jah et les classiques s'enchaînent : Who could it be, Sweep over my soul, He is my friend, Ulterior motive, ou encore One away ticket, ponctué par le traditionnel salto arrière.
« Vous connaissez le GPS ?, interroge-t-il. Moi, je n'en ai pas besoin », avant d'entonner Jah is my navigator. Suivront les hits plus récents (Jah Live, Stay away, For the leader, Silver & Gold). Définitivement le digne héritier de Dennis Brown.

Lone Ranger & Soul Stereo
Pendant ce temps, au Dub Corner, Fata de Soul Stereo prend le contrôle de la sono de Blackboard Jungle et de son unique platine. D’une voix cassée (le nuage de poussière qui flotte en permanence doit y être pour beaucoup), il anime et sélectionne quelques perles roots sorties de sa besace. Le set est pointu et de qualité. Lone Ranger prend ensuite le micro, devant un public qui se presse à ses pieds. 45 tours ou dubplates servent à introduire les versions toastées par le deejay vétéran. Le show est bien rodé (plus de 10 ans que les deux font la route ensemble) et c’est un beau succès pour Soul Stereo.

Big Youth
Déjà présent au parc Arthur Rimbaud en 2006 et à Lézan en 2004, Jah Youth ne semble pas vieillir. Même si son show reste identique (avec les points forts Every nigga is a star, S90 skank, Hit the road Jack ou Jamming), sa présence sur scène, sa voix de crooner et la qualité de son groupe (le Pon Fire Band qui backait également Junior Byles) ont fait du concert un grand moment de qualité musicale.

Bunny Wailer
La légende vivante, comme il aime à le rappeler, était donc de retour en France, après ses nombreux passages en 2007 pour la tournée Made in Jamaica. Il était même de la dernière édition du Ja'Sound en 2006 et connaît donc bien les lieux. Son show, inchangé, se décompose entre la période Wailers (Simmer down, Keep On Moving, Im' the toughest, Hypocrites,Trenchtown Rock et Nice Time) et ses titres solos (Fighting against conviction, Blackheart man, Rastaman, Dreamland, Armagideon) tous orchestrés à la perfection par son groupe le Solomonic Orchestra. Son segment dancehall (Ram dancehall, Don Dada et Cool runnings) est toujours un plaisir. Cela aura peut-être permis à certains de découvrir la véritable facette de Bunny Wailer, à mille lieues de celle donnée dans le film Made in Jamaica.

Jah Cure
Jah Cure vient clôturer ce festival sur une note lover. On se doutait un peu de cette métamorphose, mais c'est désormais avéré : Jah Cure est un chanteur « pour femmes » et s'adresse essentiellement à la gent féminine de la foule. Le choix des titres est éloquent : Jah Jah bless me, Love is, Longing for, StickyRun come love me sera entonnée pour la deuxième fois du festival. Dommage que les deux n'aient pu se croiser sur scène… On saura quand même apprécier Sunny day et King in his jungle qui récoltent chacun les faveurs du public. Mais force est de constater qu'un vrai creux coupe son show. Jah Cure nous donnera la primeur de quelques singles tout chauds, comme Unconditional love qui laissent augurer un nouvel album annoncé pour la rentrée.

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Après une édition 2009 quelque peu décevante, Garance productions avait revu ses ambitions à la hausse en déménageant son festival dans le Sud après plus de 15 ans dans la capitale. Pari réussi : 35 000 personnes se sont déplacées à Bagnols-sur-Cèze, dans une ambiance chaleureuse et sans ennuis majeurs.
L'organisation, sérieuse, n'a pas empêché quelques fausses notes (déprogrammation, retards, déceptions). Seul vrai bémol : l'absence de Mavado... Sur scène ou parmi les sound systems, le dancehall était le parent pauvre de cette édition. Reste plus qu'à remettre le couvert pour y remédier.



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Article écrit par Benoit Georges, Alexandre Tonus & Sebastien Jobart
Photos : Lenshot

Photos

105. Raggasonic (Garance Reggae Festival 2010) 106. Raggasonic (Garance Reggae Festival 2010) 107. Ras Daniel Ray & Kiddus I (Garance Reggae Festival 2010) 108. Le public (Garance Reggae Festival 2010) 109. Tarrus Riley & Dean Fraser (Garance Reggae Festival 2010) 110. Tarrus Riley & Dean Fraser (Garance Reggae Festival 2010) 111. Tarrus Riley (Garance Reggae Festival 2010) 112. Tarrus Riley (Garance Reggae Festival 2010) 113. Tarrus Riley (Garance Reggae Festival 2010) 114. Tarrus Riley (Garance Reggae Festival 2010) 115. Tarrus Riley (Garance Reggae Festival 2010) 115b. Dean Fraser & Black Soil Band (Garance Reggae Festival 2010) 116. Tarrus Riley (Garance Reggae Festival 2010) 117. Tarrus Riley (Garance Reggae Festival 2010) 118. Tarrus Riley (Garance Reggae Festival 2010) 119. Tarrus Riley, John Holt & Big Youth (Garance Reggae Festival 2010) 120. Tarrus Riley & John Holt (Garance Reggae Festival 2010) 121. Blackboard Jungle / Dub Station Corner (Garance Reggae Festival 2010) 121b. Dub Station Corner (Garance Reggae Festival 2010)
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Garance Reggae Festival 2010

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