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Date de mise en ligne : mardi 15 juillet 2008 - 62 949 vues

Summerjam 2008 au jour le jour

Du haut de sa 23ème édition, le vénérable Summerjam Festival fait figure de vétéran en Europe. Bâti sur de solides fondamentaux, il entame sa 12eme année consécutive sur le site du Fühlinger See, configuré en deux scènes distinctes, et son organisation bien rodée est un modèle de professionnalisme. Une telle assise laisse toute sa place au soin du détail, attention qui ne laisse pas de marbre un festivalier fidèle. Pas de surprise donc à notre arrivée sur le petit lac ; couvrant l'événement pour la quatrième année consécutive, nous commençons à avoir nos habitudes.

Pas de révolution non plus côté programmation, et l’équilibre qui prévaut habituellement entre les artistes jamaïcains et européens est bien respecté, avec cette année une ouverture aux styles périphériques encore plus prononcée. Face aux dilemmes que réservent habituellement les concerts simultanés sur deux scènes, notre parti pris a été d’assister en priorité aux affiches inédites en Europe.


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Summerjam 2008   
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Vendredi 4 juillet 2008

Confrontés à un premier choix en ce début d’après-midi, nous picorons entre le roots du chanteur cosmopolite Jahcoustix et de ses musiciens (dont le son fait d’ailleurs penser à celui d’un Sinsémillia des débuts) et la touche plus dancehall de Ziggi. Déjà présent l’année précédente, le deejay néerlandais déclenche d’ailleurs un premier mouvement de foule avec Blaze it, sur le riddim Last war (servant aussi de support au Come around de Collie Buddz) et interprètera également un titre sur le riddim du récent hymne pro Obama de Capleton. Et bien sûr, Need to tell you this, son hit le plus récent, bien suivi par le public.

Alborosie
Deuxième passage sur la grande scène du Summerjam pour Alborosie. Le Sicilien expatrié en Jamaïque, bien présent vocalement, est cette fois épaulé par deux choristes et donne un show de bonne qualité. Il gratifie le public de ses premiers succès (Herbalist, Kingston town) et de titres plus récents : Rastafari anthem, Police aux influences de Black Uhuru marquées, ou encore Precious sur le riddim Promised land qu’il interprète avec U-Roy sur son album.

Cecile
Cecile ne compte plus ses passages en Allemagne. Dès son entrée, on sent que la “bad gal” est un peu chez elle, tant l’accueil que lui réserve le public est chaleureux et énergique. Arborant large sourire et tenue sexy, elle entend bien promouvoir son premier album, enfin sorti après des années d’attente. C’est logiquement Goody, le premier single dudit album, sur le très dansant Wipe out, qui ouvre le bal. S’ensuivra un melting pot de toutes ses chansons les plus chaudes, comme Cherry pie sur le Glue, Do it to me, Ride or die sur le Journey ou Waiting, dans sa version remix, avec les parties toastées de Shaggy. Malgré quelques faiblesses ponctuelles dans la voix, Cecile fait le spectacle et la température monte encore d’un cran quand elle invite un garçon du public à la rejoindre sur scène : lui mettant une sucette dans la bouche, elle vient se coller à lui avant de se lancer dans une interprétation suave de son ancien hit en duo avec Sean Paul, Can you do the work, sur le Liquid. Le spectateur laisse ensuite sa place à Ziggi, qui vient exécuter Oh yeah en duo. Jamdown, sur le riddim du même nom, fait baisser un peu la pression avant un final euphorique sur un riddim local : le Cure pour Rude bwoy thug life.
Nouveau dilemme : alors que nous pensions voir un peu de Lady Saw et de Tarrus Riley, le début du show de Tarrus est malheureusement avancé, décalant ainsi toute la programmation de la scène verte. Contraint de choisir entre les deux artistes, nous nous dirigeons vers la petite scène voir Tarrus Riley, après être restés un peu sur notre faim lors de son passge à Paris pour le Reggae Live Tour.

Lady Saw
Pendant ce temps, la reine du dancehall prend possession de la grande scène et on entendra de loin quelques classiques comme Big Ninja bike ou No matter me sur le Bookshelf et des titres propres à déclencher l’hystérie du public comme ce Squeezing me sur le riddim Wipe out ou I got your man. Lady Saw terminera son show en invitant Cecile pour le duo Loser.

Duane Stephenson
Surprise, alors que le Firehouse crew, mené par Dean Fraser, s’installe pour Tarrus Riley, Duane Stephenson, un autre petit protégé du saxophoniste fait son entrée, le temps de quelques chansons, dont son hit Cottage in Negril.

Tarrus Riley
En grande forme vocale, Tarrus offre une superbe prestation et reçoit un accueil chaleureux. Son show, plus long qu’à Paris et magnifié par la présence de Dean Fraser et d’une choriste, permet de redécouvrir la quasi-totalité des titres de son album "Parables" : Beware bien sûr, Micro chip, System set, Parables sur le riddim Three blind mice, Lion paw ou encore One two order. Adressons une mention spéciale à Backbiter sur le riddim Far away, seule chanson post album de cette sélection. Alors que le soleil commence à décliner, le fils de Jimmy Riley quitte la scène avec son plus gros hit, She’s royal, sous les acclamations du public.Un autre groupe succède au Firehouse crew pour Queen Ifrica et nous sommes obligés de jongler avec la grande scène, qui accueille Collie Buddz. Le chanteur des Bermudes a endossé le maillot allemand de la Mannschaft, finaliste malheureuse de l'Euro. Nous arrivons juste à temps pour entendre Come around, puis Blind to you, les deux moments forts de ses shows, qui soulèvent le public.

Queen Ifrica
C’est sous l’oeil attentif de son mentor Tony Rebel que la Fyah Muma offre un show dancehall roots dynamique ponctué de morceaux déjà anciens comme Born free, Natty fi grow sur le riddim Bangarang ou What is life, enregistré pour le label Penthouse, et de titres plus récents tels Keep it to yourself ou Rise ghetto youths. Passage attendu, l’émouvant Daddy est l’occasion pour Queen Ifrica d’expliquer au public le thème de cette chanson. Elle clôture son show par le hit Below the waist et Wipe the tears sur le Roots tonic. Malgré des qualités incontestables, Queen Ifrica laisse finalement une impression mitigée : ses parties deejay tonitruantes sont presque trop criées et lassantes à la longue. Place désormais au dancehall.

Busy Signal
La première apparition européenne de Busy Signal est le gros événement de cette première soirée, sinon du festival. Le public, amassé en grand nombre devant la petite scène, ne s’y est pas trompé. Au même moment, Culcha Candela, incontournable représentant de la scène allemande, s’apprête à se lancer sur la scène rouge. Dès son entrée, Busy met le feu aux poudres, faisant s’enchaîner les titres dévastateurs (Moves, puis Rise and beat sur le Backache). Mais avec Full clip sur le Anger management, la liesse atteint des sommets et les choeurs du public sont tout bonnement hallucinants, sur des paroles et un flow pourtant difficiles à imiter. C’est le moment que Busy choisira pour s’accorder un premier break, le temps de remercier le public pour son accueil et d’exprimer son plaisir d’être de passage en Europe. Il reprendra alors de plus belle avec Not going down sur le Ice breaker et Bleach, avant que Badman place ne vienne à nouveau allumer la mèche dans la foule.Le show prend alors des allures de machine de guerre inarrêtable avec les boucheries My highness sur le Inspector, Agony sur le Sweat et surtout Step out, repris à l’unisson par les 5 000 personnes présentes, Busy Signal, juché sur une des enceintes, semblant lui-même ne pas en revenir. Mais le deejay n’a pas dit son dernier mot, preuve en est avec sa version impeccable de Too much gun sur le Man fi dead, impressionnant de justesse et de rapidité et le très sombre Every machine sur le Artillery. Rat race sur le Chaos et Wrong place viendront calmer brièvement les ardeurs, avant que Busy Signal ne demande à tout le monde de brandir son téléphone portable avant de se lancer dans une version mémorable de Unknown number. On pourrait croire que rien n’aurait su venir relever encore le niveau mais c’était sans compter les hits récents : le terrible The days et Mr. Dead en remettent une couche. Pour le final sur Pon di edge, Busy fera monter deux charmantes jeunes filles choisies dans le premier rang pour danser de façon explicite avec chacune d’entre elles. Jail, reprise encore une fois en chœur par les spectateurs, clôturera cette prestation en tous points irréprochable.

Mr Vegas
Absent des scènes européennes depuis plusieurs années, Mr Vegas endosse cette fois l’habit inhabituel de grand frère : ses premiers hits ont déjà 10 ans. Le public, chauffé à blanc, l’attend de pied ferme et lui réserve son meilleur accueil. La forme même du show de Vegas est atypique. Il prend d’abord bien soin de faire traduire toutes ses interventions au micro en Allemand, grâce au chanteur Ganjaman, Mc de la soirée. Il agrémente ensuite sa prestation d’interludes musicaux joués par un Dj façon sound system : on entendra des singles dancehall et surtout quelques hommages à Natasja ou à Bob Marley. Mr Vegas n’en oublie pas ses propres titres et c’est accompagné de son groupe qu’il débute par les classiques She’s a ho, Hot gal today, Nike air, Jack it up Morning love, Heads high ou Pull up sur le Coolie dance. Les forwards qu’il reçoit n’ont d’égal que ceux engendrés par Busy Signal précédemment. Place ensuite aux hits récents : Hot wuk, avec une danseuse très acrobatique à l’œuvre, puis Tek weh yourself et No friends font l’unanimité. Vegas remercie enfin les promoteurs d’avoir permis son retour en Europe et de lui avoir fait confiance comme tête d’affiche de cette soirée. Il ne les aura pas déçus, quelle fin de soirée pour un premier jour ! La barre est haute, très haute. Le détour par la tente des sound systems, qui propose une programmation 100 % allemande, sera rapide, en vue de préserver nos ressources pour le lendemain.

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Article écrit par Alexandre Tonus & Benoit Georges
Photos : Timothée Eisenegher & Benoit Collin

Tags : Mr Vegas (112), Ken Boothe (71), Shaggy (110), Ky-mani Marley (52), Cecile (59), Luciano (126), Lady Saw (52), Jah Cure (86), Pow Pow (17), Mighty Crown (37), Patrice (54), Alpha Blondy (87), Sentinel (24), Collie Buddz (38), Busy Signal (174), Stephen Marley (57), Dub Inc (78), Tarrus Riley (137), Pressure (41), Alborosie (109), Alaine (26), Queen Ifrica (67), Etana (75), The Black Seeds (14), Dean Fraser (24)

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