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Focus

Date de mise en ligne : vendredi 07 janvier 2011 - 18 365 vues

Bilan 2010

La rédaction de Reggaefrance dresse le bilan de l'année écoulée avec les artistes, albums, singles et riddims qui nous ont marqué. Totalement subjectif, évidemment.

  Réactions
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Buju Banton : Arrêté fin 2009 pour trafic cocaïne et incarcéré depuis en Floride, Buju Banton aura fait les gros titres presque toute l’année. A son procès en septembre, le jury s’est déclaré incapable de s’entendre sur une condamnation. Dans l'attente d'un nouveau procès en février, Buju est libre, mais surveillé. Entre-temps, il sort un album à la vibe intensément roots, et gagne une nomination aux Grammy Awards.

Nas & Damian Marley : C’est un duo d’artistes qui a marqué l’année 2010. Ensemble, Nas et Damian Marley valent plus que la somme de leur individualité. Même professionnalisme, même intérêt pour l’Afrique, même goût pour les textes sensés… Tout réunissait ces deux-là. La réussite du projet, si criante à nos yeux, n’a pas interpellé les jurés des Grammy.

Gyptian : Six ans après Serious Times, le hit qui l’a révélé, Gyptian a décroché la timbale avec son single Hold you, l’imposant chez le voisin américain. Après le MOBO, le Soul Train Award a récompensé son album éponyme dont il avait préparé le terrain avec "l can feel your pain" deux ans auparavant. En revanche, il est lui aussi inexplicablement absent des nominations aux Grammy Awards.

I-Octane : Révélé en 2007-2008 (nous le placions dans nos attentes de l’année 2009, avant de le faire venir pour la première fois en France au début de l’année) I-Octane a largement confirmé en plaçant pas moins de 5 titres dans les charts cette année (Puff it, Povery, Think a little time, Nuh love inna dem, My life)… et jusqu'à trois simultanément ! Des commentaires unanimes ont également salué sa performance lors de la Dancehall Night au Sumfest.

Apple Gabriel : Dix ans après son premier album solo, 2010 est l’année du grand retour de l’ex-membre d’Israel Vibration qui a connu un long chemin de croix. Un album réussi mais un retour terni par un conflit avec le label Jahsolidrock.

Côté Français : C’était l'heure des retrouvailles pour Big Red et Daddy Mory qui signent avec Raggasonic le come-back de l’année. Pupajim, chanteur et fer de lance de Stand High Patrol, a aussi fait sensation avec son style à l'ancienne. Et toujours les increvables Danakil et Dub Incorporation qui ont une nouvelle fois sillonné la France.


Et aussi :

- Luciano : trois albums dans l'année dont le superbe "United States of Africa", et deux tournées européennes.

- Assassin (aka Agent Sasco) : sa transformation en Agent Sasco en 2009 avait accouché de très bons textes. Un peu moins productif, il ne nous aura pas déçus cette année.

- La relève jamaïcaine se précise : on a découvert Protoje et son talent d'auteur, pris sous l'aile de Don Corleon, avec les très bons Dread et JA. Et aussi Khago qui confirme avec le hit Nah sell out.




L’année 2010 a une nouvelle fois été dominée par les singles de Mavado et Vybz Kartel, qui à eux deux ont placé plus de titres dans les charts (et en bonne place) que n’importe quels autres artistes.

- Gyptian – Hold you (Ricky Blaze / VP)
- Bruno Mars & Damian Marley – Liquor store blues (Atlantic / Elektra Records)
- Vybz Kartel – Clarks, Clarks again, Straight jeans & fitted (CR203 Records)
- Baby Cham feat. Bounty Killer & Michael Rose – Stronger (Mad House)
- Spragga Benz feat. Marcia Griffiths – No way no how (Salaam Remi)
- Rick Ross, Jah Cure et Mavado – Like I see it (SoBe Ent. / Maybach MG)
- Khago - Nah sell out (Seanizzle)
- Beenie Man – I'm OK (Seanizzle)
- Stephen Marley feat. Damian Marley & Buju Banton – Jah army (Ghetto Youths International)
- Mavado – Stullesha (Big Ship)
- Assassin – Something's gotta give (2 Hard)
- Bounty Killer feat. Elephan Man - How we do it (CR203 Records)




- Nas & Damian Marley - "Distant relatives" : Alchimie parfaite, flow aiguisés, densité thématique, production magistrale : une rencontre au sommet entre le hip-hop et le reggae pour un album incontournable.
- Buju Banton - "Before the dawn" : Le dernier album de Buju avant son incarcération. On n'avait pas entendu une telle vibe roots depuis "Inna heights" et "Till Shiloh".
- Luciano - "United States of Africa" : Frenchie, Sly & Robbie, Chris Peckings… Le Messenger s’est bien entouré, avec pour résultat, un de ses meilleurs albums depuis quelques années.
- Prince Fatty - "Supersize" : Vieux pots et nouvelles recettes, Prince Fatty, accompagné de son crew de vétéran, a trouvé le compromis idéal entre rocksteady à l’ancienne et roots moderne.
- Tiken Jah Fakoly - "African revolution" : nouvelle direction artistique et arrangements superbes pour son dixième album.


Et aussi :
Dub Incorporation ("Hors contrôle"), Clinton Fearon ("Mi deh yah"), Israel Vibration ("Reggae knights"), Gappy Ranks ("Put the stereo on"), Perfect ("French connection"), Romain Virgo ("Introducing Romain Virgo"), Spragga Benz ("Shotta culture"), Dezarie ("The fourth book")...




Encore une année très dancehall en Jamaïque, qui n'aura pas été du goût de tous. A l'image de Dennis Howard, certains ont même annoncé la mort du genre, un peu comme pour le hip-hop il y a quelques années (news du 21/09/2010). En attendant de sortir du creux de la vague, on a su apprécier les retours de deux sérieux artisans du riddim : Jeremy Hardings qui avec son City life signe la meilleure série reggae de l'année et Dave Kelly avec le riddim Turn it up.

Moins productif cette année, Stephen McGregor (Big Ship) aura tout de même produit quelques riddims qui sortent du lot : le Catalog, reprise modernisée du Bounce riddim de Dave Kelly, qui renoue avec le bogle à l'ancienne, le Bad people, et le dernier-né, Winnings, avec un Mavado qui devrait logiquement rentrer prochainement dans les charts.

Tout récemment, citons également le Dancehall EFX riddim produit par Zj Chrome (CR203 Record, déjà responsable de la série Clarks) où Beenie Man et Kiprich s'en prennent à Kartel, buzz garanti. Et aussi DJ Frass (Gully bomb, My life).

Côté reggae, Don Corleon a produit de solides séries avec le dyptique Minor / Major, basé comme son nom l'indique sur les tonalités majeure et mineure, et son Feelings beaucoup plus sirupeux. Sans oublier ses deux titres produits pour Ky-mani Marley : le début d'une belle collaboration avec album à la clé ?

C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes et ils furent nombreux à puiser dans les classiques cette année, à l'image de Frenchie (Dunza qui reprend le Blood dunza de Johnny Clarke), Shane Brown (Stalag), Penthouse (Duck) ou encore Joe Fraser, un habitué du genre...
En France non plus, la tendance n'était pas vraiment à l'originalité mais plutôt aux reprises à tout-va. Irie Ites, notamment, aura signé plusieurs reprises (Billie Jean, Take a lick, Party time), tout comme Heartical (Far East) ou Street Rockaz (Christopher Columbus)... Ne boudons pas pour autant notre plaisir de voir les labels Français en bonne forme. A noter également le riddim Things tough de VI Connection, deuxième série du label dédié aux artistes des Iles Vierges.




Nas et Damian Marley : En tournée mondiale, Nas & Damian Marley ont mis les petits plats dans les grands, conviant sur scène certains des invités de l'album. En plus, il remettent le couvert en 2011. (Notre reportage).

Dub Station(s) : King Earthquake, le Mighty Zulu Warrior Jah Shaka (voir le report), Zion Gate à Toulouse, Jah Observer à Rennes…. Sans oublier le Dub Corner du Garance Festival par Musical Riot (également présent au Rototom)… Pas de doute : la scène dub se porte comme un charme en France. Pour preuve, le lancement d'une nouvelle Dub Station à Lyon.

Tarrus Riley : Ce n’est pas parce que nous l’avons organisé que nous manquons d'objectivité sur le concert de Tarrus Riley à Paris. La vidéo en témoigne : c’était bien l’un des plus beaux concerts de 2010.

Undertaker Trophy : Le grand retour de Soul Stero sur la scène clash. Allié à Guiding Star dans une configuration tag team, les Français n’ont eu aucun mal à se défaire des Suisses de Ruffpack et Back Inna Days Bientôt la revanche !

Les festivals français : Deux gros festivals pour la France cette année. D’un côté, le Reggae Sun Ska en transition qui a fait exploser tous ses records d’entrées avec 45 000 festivaliers annoncés sur deux jours, non sans entraîner quelques incidents. De l’autre, le Garance Reggae Festival qui a déménagé à Bagnols-sur-Cèze, où 35 000 personnes se sont déplacées. Un gagnant : le public. Voilà plusieurs années que les Français n’avaient plus d’alternative en matière de festivals reggae en plein air. C’est désormais chose faite, et, au vu de la solidité des deux acteurs, ça devrait continuer.


Et aussi :

Vybz Kartel était de retour à Paris. Déception : mieux valait voir Busy Signal (également à Montpellier), même si lui aussi a paru légèrement diminué vocalement. Dancehall toujours, Vegas et Konshens faisaient assurément partie des shows à ne pas rater. 2010 aura été bien lotie en tournées roots (Linval Thompson et les Mighty Diamonds, Israel Vibration, U Roy, Horace Andy, Luciano & Mikey General…) sans oublier John Holt, pour la première fois en France au Garance Reggae Festival, Tiken Jah Fakoly, et évidemment les infatigables Danakil et Dub Inc qui ont sillonné la France à guichets fermés.


En Jamaïque :

Un Sting bien terne. Etait-ce l'absence de Kartel et Mavado ? Le renoncement au clash ? Le faux bond de Bounty ? La "contre-soirée" de Kartel ? Toujours est-il que tous les commentateurs jamaïcains s'accordent sur la faiblesse du Sting de cette année. Devant seulement 2/3 des spectateurs attendus.

Arthur Guinness Celebration : Grosse affiche pour une soirée jamaïcaine qui verra la réconciliation officielle entre Beenie Man et Bounty Killer sur scène. Le Warlord y fera sa profession de foi publique, déclarant promouvoir désormais "la paix, la prospérité et le progrès". Lire notre reportage.




La saga Dudus : la Jamaïque a vécu la 2ème partie de l’année suspendue à cette affaire… et ne s’en est toujours pas remise. Pour un éclairage complet sur la traque par Washington du baron de Tivoli Gardens, consultez notre Focus.

La nouvelle vie de Bounty Killer : Il avait quand même fait fort : attaquer sa copine à coup de marteau n’était sûrement pas sa meilleure idée. Depuis, le Warlord fait amende honorable. La violence comme étendard, c’est derrière lui : il prêche désormais « la paix, la prospérité, et le progrès ». Participation à une campagne de l’ONU en Jamaïque contre les violences conjugales (sic), réconciliations en pagailles (Baby Cham, Beenie Man, Dave Kelly…), honoré lors du Sumfest : c’est un nouveau Bounty Killer qui entamera 2011 par… un procès.

Annulation de Sizzla : Comment l’oublier ? Les polémiques qui entourent les venues de certains Jamaïcains en France ont fait brutalement irruption chez Reggaefrance à l’occasion du concert de Sizzla à Paris. Accusée publiquement d’homophobie puis de fascisme, la rédaction a, pour la première fois de son histoire, été contrainte de diffuser un droit de réponse officiel.




Les disparitions scandent la fin d’une époque. En 2010, certains des acteurs les plus importants du mouvement roots des années 70 nous ont quittés. Triste année.

Glen Adams : Chanteur au temps du rocksteady chez Bunny Lee, venu aux claviers un peu par hasard, Glen Adams aura pris part à certaines des plus belles aventures musicales des 70's avec les Hippy Boys et les Upsetters. Auteur du Mr Brown de Bob Marley, il s'envole ensuite aux USA.

Sonia Pottinger : Presque une exception dans une industrie dominée par les hommes, Sonia Pottinger, productrice avertie, s’est éteinte le 3 novembre 2010. En 1974, elle rachète le catalogue du label Treasure Isle de Duke Reid. Ses enregistrements les plus célèbres sont probablement ceux de Culture, ("Harder than the rest", "Cumbolo" et "International Herb"), mais aussi Bob Andy, Marcia Griffiths, Slim Smith, Alton Ellis, Joseph Cotton, U-Roy et Big Youth…

Gregory Isaacs : Un raz-de-marée d’hommages a submergé le monde du reggae à l’annonce de la disparition du Cool Ruler, le 25 octobre 2010. Si l’on peut jauger la popularité mondiale du crooner jamaïcain à l’aune de ces réactions, on mesure surtout les nombreux orphelins de sa musique. Ses mélodies toujours délicates et ses textes émouvants ont fait de lui le meilleur scribe des sentiments amoureux.

Sugar Minott : Célèbre voix de Studio One et personnalité incontournable de la scène musicale jamaïcaine, Sugar Minott est décédé samedi 10 juillet dans la soirée, à l'âge de 54 ans. Ancien membre du groupe African Brothers, où il officiait avec Tony Tuff, Sugar Minott rejoint Studio One à la fin des années 70, au moment où le label souhaite se relancer. Il y enregistre le classique "Live loving" en 1978, puis "Showcase", sur les riddims des grandes heures du label. Au-delà d’un héritage musical énorme, la Jamaïque et les fans de reggae perdent un personnage attachant, détecteur de talents avec ses labels Black Roots et Youth Promotion, un véritable amoureux de la culture des dancehalls.

O’Neil Edwards : Victime d'une tentative de vol qui aurait dégénéré, blessé par balles, O’Neil Edwards, membre du trio Voicemail, est décédé en mai.

Bobby Melody : Surtout connu comme membre du duo The Prophets qui officiait aux harmonies pour Yabby You, Bobby Melody s’est éteint à Londres au mois d’avril. Artiste du sound system Black Scorpio, il avait enregistré dans les années 70 pour Joe Gibbs (le titre Jah bring I joy est son plus gros succès), Jah Thomas ou Gregory Isaacs.

Yabby You : Les problèmes de santé, les hospitalisations, il les connaissait malheureusement depuis sa jeunesse : le producteur Yabby You nous a quittés au début de l’année, d’une rupture d’anévrisme. C’est lui qui fera découvrir les deejays Big Youth, Trinity (l'album "Shanty town determination") mais aussi Jah Stitch, Dillinger, ou encore Half-Pint. Entre ses mains passeront également Michael Prophet, Tommy McCook, Michael Rose, Willi Williams, Tony Tuff… On l'avait revu, fragile, au Ja'Sound Festival en 2005, pour un concert événement.

Lyn Taitt : Avec son groupe les Jets, le célèbre guitariste est l'un des principaux architectes du rocksteady, arrangeant notamment le Take it easy d'Hopeton Lewis. Installé à Montréal depuis 1968, il s'éteint le 20 janvier 2010.

Et aussi : 10 ans et 62 numéros après sa première sortie en kiosques, le bimestriel Natty Dread a tiré sa révérence. Pilier de la presse reggae, aux pages superbes et documentées, Natty Dread perdurera au travers de hors-séries, de sa collection Jamaica Insula, et via son site web.


Pour 2011, on attend, dans le désordre :
- Un peu plus de reggae
- Le grand retour de Nuttea avec son nouvel album "Mister Reggae Music"
- Danakil qui passe à la vitesse supérieure avec un Zénith de Paris et un nouvel album
- Le nouvel album de Raggasonic
- Les nouveaux opus de Stephen Marley et Tarrus Riley
- Le nouvel album de Groundation
- Après leur belle année 2010, il faudra garder un œil sur Charly Black, Popcaan, Kibaki et T-Nez, en embuscade.
- Buju libre ?



Article écrit par La rédaction

Tags : Beenie Man (197), Bounty Killer (139), Linval Thompson (27), Michael Rose (43), Sizzla (209), Spragga Benz (48), Clinton Fearon (53), Assassin (55), Elephant Man (147), Baby Cham (36), Kiprich (46), Ky-mani Marley (52), Vybz Kartel (227), Israel Vibration (63), Buju Banton (133), Nuttea (36), Tiken Jah Fakoly (100), Luciano (126), Sugar Minott (23), Gregory Isaacs (44), Jah Cure (86), Dezarie (12), Yabby You (14), Perfect (50), Damian Marley (102), Mighty Diamonds (22), Gyptian (88), Busy Signal (174), Mavado (170), Stephen Marley (57), Dub Inc (78), Tarrus Riley (137), Horace Andy (40), Konshens (121), Raggasonic (45), Danakil (94), I-Octane (82), Gappy Ranks (62), Protoje (79), Pupa Jim (34), Romain Virgo (76), Popcaan (64)

  Réactions
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Réactions

Date de mise en ligne : 07/01/2011
Bilan 2010

17 réactions
Appréciation générale :

J'ai peut être mal lu mais vous n'avez pas mentionné Admiral T. Alors que l'année 2010 a marqué son grand retour sur la scène internationale du reggae dancehall avec la sortie de son album "Instinct Admiral".

Putain c'est triste la taille du paragraphe sur les disparitions... 2010 fatale
big up and respect for the legends

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