INTERVIEW :
Propos recueillis par : Sébastien Jobart
Photos : Karl Joseph
le jeudi 02 mars 2006 - 10 262 vues
Depuis notre dernière rencontre lors du Marley Heritage Festival en 2004, les Allemands de Seeed ont fait du chemin et, auréolés du succès de la série du Doctor's Darling Riddim, reviennent avec un nouvel album dans les starting-blocks. "Next", du dancehall puissant et travaillé, est leur troisième album outre-Rhin mais le premier seulement à bénéficier d'une sortie française. Leur tournée en avril pour le défendre était l'occasion de faire plus ample connaissance avec Pierre (chant) et Jérôme (trombone).
Reggaefrance / "Next" est votre troisième album. Le dernier date de 2003, il a mis un petit peu de temps à venir… / Pierre : Il est sorti en Allemagne l'année dernière. La version internationale qui va sortir est un peu un mélange entre "Next" et "Music Monks" (leur deuxième opus, dont on retrouve 4 morceaux sur la version promo qui nous est parvenue : Double Soul, Respectness, Waterpumpee, et Music Monks, ndlr). Il y en a même trois du premier album à la fin de "Next", qui datent de 2000, 2001. Mais pour la France, ça correspond à notre premier album. Nous ne sommes pas encore très connus ici.
L'idée était de vous présenter au public français, montrer ce que vous faites depuis 2000 ? Pierre : Oui, parce que le nouvel album est très dancehall. La maison de disques en France voulait mettre plus de roots, parce que apparemment c'est ce que les gens aiment écouter. On les a écoutés, parce que pour nous, la France c'est assez nouveau. Nous, on est plus dancehall. En Allemagne aussi les gens nous demandent plus de roots, mais nous on préfère le dancehall. Je trouve que jouer avec la guitare, la batterie, l'orgue etc, dans une instrumentation classique, tout est dit, tout a été fait. Les solos de guitare par exemple, après Jimmy Hendrix, qu'est-ce que tu veux faire ? Tu pourrais aller plus vite, mais tu ne ferais rien de nouveau. Avec le dancehall, on a plus de choses à découvrir, d'espace à explorer.
Combien de temps passez-vous en post-production ? Jérôme : On a pris un an pour faire l'album. On est un peu perfectionnistes, on s'attache à avoir un son différent des autres.
Pierre : Ca ne doit ni sonner jamaïcain, ni roots, comme on peut le connaître depuis 20 ans. On essaie d'avoir notre propre son.
Au début le concept de Seeed était la fanfare, vous êtes encore dans cette idée ? Jérôme : Non plus du tout. Ce concept était celui d'il y a presque dix ans, en 1997 ou 1998.
Pierre : Il était très théorique, aussi. Parce que c'était impossible à tenir.
Jérôme : Moi, je n'étais même pas dans le groupe quand ils ont pensé à ça. C'était l'idée de base dans les débuts du groupe, mais on n'a fait qu'un seul concert avec cette fanfare.
Pierre : On ne travaille plus comme ça depuis le premier album. C'était l'idée de départ pour commencer avec Seeed.
Il y a quand même un peu de ce concept qui est resté sur scène avec les costumes, les chorégraphies… Pierre : Absolument, je trouve que c'est très important. On essaie de faire danser les gens. C'est le premier but : de les divertir.
Jérôme : On a gardé le concept en l'appliquant sur la scène avec les cuivres, les percus…
Vous êtes 11, comment se passe l'écriture des morceaux ? Pierre : Sur le nouvel album, tout le monde a commencé à faire des riddims. On travaille en petits groupes. Et puis on essaie d'ajouter des cuivres, d'avoir un son différent. Même sur les beats dancehall il y a des cuivres, ou alors on chante à plusieurs, donc il y a quand même une dimension humaine sur ces morceaux.
Vous êtes aussi producteurs avec Germaican Records, vous avez le Doctor's Darling à votre actif. Pierre : Le Doctor's Darling est la première production non jamaïcaine qui soit sortie sur le label VP Records.
Ce succès vous a surpris ? Pierre : On ne pensait pas à ça quand on l'a fait. On avait cette chanson avec le refrain de Anthony B, le Waan Back, et j'avais des bonnes idées sur des strophes allemandes. A la fin, on s'est lancés en se disant qu'on allait faire quelque chose d'un peu nouveau. On a ajouté les cuivres et on a fait un nouveau mix. Je pense que c'est grâce le titre de Tanya Stephens, It's A Pity, qui a fait le succès de la série. Ce riddim, on le jouait déjà en live, et quand on a décidé de l'enregistrer, tout le monde voulait chanter dessus. On doit avoir une vingtaine de morceaux. La moitié des morceaux chantés par des Jamaïcains a été faite à Stuttgart, le reste c'est quand Franck de Germaican est parti en Jamaïque.
Jérôme : On fait une sélection de riddims qu'on donne à Franck, et il essaie d'avoir des parties chantées.
Il y a eu plus récemment le Rodeo Riddim, qui a deux volets, l'un jamaïcain, et l'autre européen… Pierre : Ca c'est Lamy qui l'a fait. Moi, je ne savais même pas qu'il avait cette idée. Il faut dire que je n'aime pas tout ce qu'il y a là-dessus. Mais je sui content qu'il ait enregistré Daddy Mory dessus, par exemple. On l'a rencontré au Marley Heritage Festival, on s'était échangé nos portables. On voulait faire quelque chose ensemble sur "Next" mais il avait changé son numéro donc ça ne s'est pas fait. Il va faire des trucs sur Stand up et peut-être aussi sur Waterpumpee, avec un remix pour la France.
Vous travaillez avec d'autres artistes de la scène allemande ? Pierre : Il n'y a pas trop d'artistes allemands avec lesquels on travaille. Sur l'album, il y a Black Kappa, c'est un Jamaïcain qui vit à Berlin. Maria de Gwada est Guadeloupéenne, et était danseuse avec nous.
Il y a un DVD Live qui est très attendu. Jérôme : Il va venir d'ici à la fin de l'année, ou le début de l'année prochaine. C'est vrai que beaucoup des gens qui viennent au concert ont envie de voir un DVD, mais on ne veut pas faire ça trop vite. C'est un peu la mode en ce moment : tu sors un album et six mois après tu sors un DVD. Tant qu'on ne se sentira pas prêts à sortir le DVD, on prendra notre temps. Il faut que ce soit de bonne qualité.
C'est là-dessus que vous travaillez en ce moment ? Jérôme : On a fait un mois de tournée en Allemagne. On a enregistré quelques concerts pour le DVD, et on va en enregistrer d'autres. Mais il y aura aussi des interviews, et des vieilles images, qui montreront l'histoire du groupe.
Il y a eu plus récemment le Rodeo Riddim, qui a deux volets, l'un jamaïcain, et l'autre européen… Pierre : Ca c'est Lamy qui l'a fait. Moi, je ne savais même pas qu'il avait cette idée. Il faut dire que je n'aime pas tout ce qu'il y a là-dessus. Mais je sui content qu'il ait enregistré Daddy Mory dessus, par exemple. On l'a rencontré au Marley Heritage Festival, on s'était échangé nos portables. On voulait faire quelque chose ensemble sur "Next" mais il avait changé son numéro donc ça ne s'est pas fait. Il va faire des trucs sur Stand up et peut-être aussi sur Waterpumpee, avec un remix pour la France.
Vous travaillez avec d'autres artistes de la scène allemande ? Pierre : Il n'y a pas trop d'artistes allemands avec lesquels on travaille. Sur l'album, il y a Black Kappa, c'est un Jamaïcain qui vit à Berlin. Maria de Gwada est Guadeloupéenne, et était danseuse avec nous.
Il y a un DVD Live qui est très attendu. Jérôme : Il va venir d'ici à la fin de l'année, ou le début de l'année prochaine. C'est vrai que beaucoup des gens qui viennent au concert ont envie de voir un DVD, mais on ne veut pas faire ça trop vite. C'est un peu la mode en ce moment : tu sors un album et six mois après tu sors un DVD. Tant qu'on ne se sentira pas prêts à sortir le DVD, on prendra notre temps. Il faut que ce soit de bonne qualité.
C'est là-dessus que vous travaillez en ce moment ? Jérôme : On a fait un mois de tournée en Allemagne. On a enregistré quelques concerts pour le DVD, et on va en enregistrer d'autres. Mais il y aura aussi des interviews, et des vieilles images, qui montreront l'histoire du groupe.
|
|