INTERVIEW : DAN I
Propos recueillis par : Nicolas Swartebroekx
Photos : DR
le mardi 10 juin 2008 - 5 696 vues
Membre du crew italien Moa Anbessa, Dan I était de passage en France à l'occasion d'une soirée donnée à Montpellier avec Lion Roots Sound System. L'occasion de faire les présentations avec cet artiste de talent récemment découvert sur des productions steppers.
Reggaefrance / Peux-tu te présenter et nous parler de tes débuts ? Dan I / Je suis Dan I d’Italie, je viens d’un petit village à 80 kilomètres de Venise. J’ai commencé officiellement en 2000, avec un projet de sound system et un groupe, Imperial Sound Army. C'est un collectif de cinq membres.
Quand est sorti ton premier maxi ? C’est un vinyle au format 12‘’ sorti par Moa Anbessa Sound, en Italie. Jah command est le titre que j’ai réalisé avec eux pour cette production. Je fais d’ailleurs partie de Moa Anbessa Sound.
Un de tes maxis est sorti sur le label anglais Roots injection, comment s’est passée ta rencontre avec Ras Muffet ? On me l'a présenté alors que j'étais à Londres. Il m’a donné quelques riddims pour que je lui fasse un dubplate. Quand on s'est revus, il m’a donné des riddims, dont un qu’il voulait sortir avec moi rapidement. De là est né mon maxi avec Roots Injection.
A quand l'album ? Normalement, à la fin de l’année. Cela fait un an que je travaille sur le projet qui regroupe des nouvelles chansons, des remixs et des dubplates. Tout l’album est fait en collaboration sur Internet, car le producteur est en Sardaigne et moi près de Venise ! J’ai eu beaucoup de travail récemment en studio ; je collabore aussi avec Alpha Omega, il y aura trois de mes chansons sur leur album.
Comment te décrirais-tu en tant qu'artiste ? C’est difficile de se décrire, je n’aime pas l’idée d’être catalogué comme artiste (rires), mais j’en suis un. Ce que j’aime, c’est promouvoir le reggae et offrir au public un reggae aussi pur que celui qui m’a inspiré ou que l’on m’a fait connaitre lorsque j’étais plus jeune. Ce que j'aime, c'est donner aux prochaines générations.
Comment as tu rencontré Stef Lion de Lion Roots ? Internet est un très bon moyen de communication, notamment avec MySpace. C’est un très bon moyen de communication pour les musiciens, qui peuvent s'échanger des morceaux.
Tu n’es pas si connu mais tu as déjà des liens avec beaucoup de sound systems en Europe, comment t’es-tu fait connaitre ? J’ai commencé tout simplement à chanter (rires). Puis j’ai rencontré une personne qui faisait des vidéos musicales. Je lui ai passé de la musique, et il l'a donnée aux bonnes personnes. Après, on m’a rappelé pour faire des dubplates. Jah Shaka ou Channel One jouent mes dubplates.
Serais-tu intéressé par poser sur des productions plus new-roots ? J’aime tous les styles de reggae. Ce que je n’aime pas, c'est le bashment et le dancehall bling bling. J’aime les sons originaux, mais j’aime surtout les sons organiques. Le son doit être frais, inédit si possible.
Comment se porte la scène reggae près à Venise ? On a quelques bons producteurs. La plupart viennent de groupes, ce sont des vrais musiciens. La plupart des sounds jouent du bashment ou du new-roots, et récemment le mouvement stepper a commencé à se faire connaitre. Ce qui est bien pour moi, c’est que presque toutes les productions qui sortent d’Italie sont plutôt roots.
Que penses-tu de l'activité reggae en France ? J’ai rencontré beaucoup de personnes affiliées à des sound systems ou des festivals en France. J’adore l’ambiance et la qualité des productions. D'ailleurs, j’aimerais bien collaborer avec quelques producteurs français...
A part la musique, que voulais-tu faire de ta vie ? J’ai commencé la guitare et le chant à 14 ans. Je m’inspirais surtout des chansons de Bob Marley et de la spiritualité rasta. A ce moment là, on m’a trouvé une petite tumeur dans la gorge. Pendant deux ans, je ne me suis pas soigné, me concentrant sur la musique reggae et la spiritualité. Deux ans plus tard, la tumeur avait disparu, de façon assez mystique. Le docteur n’a pas trouvé la moindre trace de cette tumeur. La musique c’est toute ma vie et c’est comme un miracle ce qui s’est passé cette tumeur. Je n’ai jamais pensé faire autre chose, c’est comme si je le devais au public.
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