INTERVIEW :
Propos recueillis par : Smaël Bouaici
Photos : DR
le jeudi 12 février 2009 - 7 005 vues
Les zélés Zélandais de Fat Freddy's Drop ne devraient pas tarder à sortir leur nouvel album (dont ils ont livré un aperçu sur scène), le successeur de l’acclamé "Based on a true story", sorti il y a quatre ans déjà. Croisés rapidement lors de leur dernier passage à Paris, on en a profité pour parler reggae avec la joyeuse bande.
Reggaefrance / Qu’est-ce qui s’est passé depuis deux ans votre dernière venue en `France ? / Pas mal de choses ! On a beaucoup tourné déjà. Bizarrement, on n’avait pas fait l’Australie tant que ça, donc on a fait le tour. Entre-temps, certains d’entre nous ont vu leur famille s’agrandir, ont eu des enfants. Encore un album et je me marie et j'achète une maison ! (rires) On est entré en studio à l’été et on a jeté les bases de quelques morceaux. Mais le processus est assez long chez les Fat Freddy’s.
Il y a un single qui est sorti. Oui, on a fini un morceau, The camel. On avait quelques bouts de morceaux, celui-ci était le plus chaud. On l’a fini en premier parce on avait besoin d’avoir un single pour la promo de la tournée en Europe.
Vous vous considérez comme un groupe de reggae ? Pas vraiment, on ne s’est jamais considéré comme un groupe de tel ou tel style, mais on adore incorporer le reggae dans notre musique. Sur le nouvel album, il y a deux chansons qui sont des classiques de reggae, peut-être les titres plus reggae que les FFD aient jamais fait. Mais ce ne sont que deux pièces du puzzle de l'album.
 Il y a presque toujours un skank dans notre musique, c’est une bonne base pour improviser des mélodies  Ca vous brancherait de travailler avec des Jamaïcains ? Oui ! On adorerait faire des trucs avec des Jamaïcains. On écoute beaucoup de classiques reggae, "Heart of the Congos", tout le travail de Lee Perry… Du dancehall aussi, je suis très fan de Buju Banton, Luciano, Capleton... Mais le plus fou de reggae, c’est DJ Fitchie qui joue sur MPC. Il faisait partie d’un sound system reggae, The roots foundation, il y a quelques années à Wellington. C’était le meilleur sound du pays, dans leurs soirées, il y avait des danseuses géniales. Lui vient vraiment de là, et tout ce qui est reggae dans FFD découle de ce sound system, qui nous a beaucoup influencé. C’est Fitchie qui est responsable de tout ça.
Il y a eu des changements dans le groupe, vous n'aviez pas de batteur sur scène lors de votre dernier passage à Paris. On a perdu le saxophone, parti dans un autre groupe. La dynamique du groupe avait changée. On s’est alors ouvert à beaucoup de musiques, de la country aux sons plus électroniques. On a ajouté un batteur et il amène plus d’énergie, plus de souffle. Du coup, ça peut partir tout le temps en reggae, il suffit d’une ligne de basse, ou même pendant les jams un peu techno. En fait, c’est le skank qu’on adore. Il y en a presque toujours un dans notre musique, c’est un bon outil et une bonne base pour improviser des mélodies.
On a l’impression que tous vos morceaux sont un jam. Et encore, je me suis toujours dit que si on avait des percussions on pourrait jammer encore plus. En fait, on est encore dans la phase de développement des chansons de l’album, donc ceci explique cela. Mais c’est vrai qu’on adore improviser, c’est notre force.
Que retenez-vous de votre tournée française ? Le public. Ca m’étonne toujours de voir autant de passion à l’autre bout du monde. A Paris, les gens respectent beaucoup la musique, ils sont très concentrés et font attention. En Nouvelle-Zélande, vu que c’est un tout petit pays, nous sommes passés dans le mainstream. Quand on arrive en France, on a l’impression d’être underground. Les gens ont beau ne pas tous comprendre les paroles, ils répondent aux mélodies et à l'énergie. C'est la beauté de la musique.
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