INTERVIEW
Propos recueillis par : Alexandre Tonus
Photos : Benoit Collin
le mercredi 21 avril 2004 - 11 034 vues
A l’occasion de notre rencontre avec Alozade, nous avons également pu interviewer Zumjay, jeune figure montante du dancehall yardie actuel. Chose promise, chose due. Nous vous rapportons les confidences de ce DJ, enregistrées là encore autour d’un bon petit plat.
Reggaefrance / Tout d’abord, peux-tu nous en dire plus à ton sujet ? D’où tu viens. Où tu es né. Et peux-tu expliquer la signification de Zumjay ? / Zumjay, «le DJ du 21ème siècle», comme les gens disent, est né à Kingston, en Jamaïque, dans un endroit appelé Waterhouse, dans le ghetto, au cœur de la ville, le même endroit d’où viennent Beenie Man et d’autres grandes stars du reggae et du dancehall, le Ward 21 également. Et d’où je tiens le nom de Zumjay ? Il m’a été donné par mon ami, Homar Harris, car cela veut dire «courageux». J’avais l’habitude d’aller à son studio tous les jours après l’école et comme je partais souvent tard et tout ça, que je rentrais chez moi, et que Waterhouse était très violent à cette époque, ils disaient que j’étais très courageux, alors ils m’ont nommé Zumjay, c’est un nom donné par Hailé Sélassié I.
J’ai lu que tu avais été ingénieur pour Penthouse avant de devenir DJ… Non, j’ai toujours été un DJ ! Depuis l’école… Mais quand j’ai terminé mes études, j’ai commencé à apprendre à devenir ingénieur chez Penthouse. En même temps, je poursuivais ma carrière de DJ. Au final, j’ai été ingénieur pendant à peu près 4 ans et j’ai travaillé sur des projets dingues, avec Buju Banton et Beres Hammond et d’autres artistes de folie. Maintenant mon côté DJ est ma vraie vocation, mon vrai talent.
Et qu’est-ce qui t’a fait décider de ne devenir plus que DJ et seulement DJ ? Il n’y a pas vraiment eu de choix là-dessus… Ce sont juste les circonstances. Même quand j’étais ingénieur, je sortais toujours des chansons en même temps que je faisais mon boulot d’ingénieur. Même maintenant, je continue à faire des travaux d’ingénieur, mais pas autant que j’y étais habitué, je ne le fais que sur certains projets, comme pour Lenky, le manager Jamaïquain, un projet fameux, et pour personne d’autre pour l’instant. Ce n’est pas comme si je le faisais encore, je fais plutôt ça en extra.
Es-tu toujours en relation avec John Shop Records ? Oui, quand j’ai quitté Penthouse, je me suis mis en relation avec John Shop Records, en 2001, à New York, j’ai enregistré une chanson qui s’appelle “Badman” pour eux et ils l’ont aimé. Et à partir de ce moment, ils ont bien lancé ma carrière, dans l’état de New York et sur tout le marché américain bien sûr, et ils m’ont sponsorisé sur toute la surface du globe.
Et alors, tu as eu de nombreux tunes, comme “Courtney”… “Courtney” est venue avant ça quand même… Vers 2000, c’est là que “Courtney” est venue, alors que je travaillais encore comme ingénieur. Puis 2001 est arrivé, et là j’ai quitté Penthouse, je suis allé à New York quelques temps, je suis entré en relation avec John Shop… Alors, j’ai participé au Sashi la même année, tu sais que John Shop fait l’ouverture du show au Sashi. Ma carrière a commencé à s’emballer, j’ai enregistré et tout ça, vers 2002, en février. Et depuis ça n’a pas arrêté, encore et toujours plus…
J’ai aussi entendu que tu avais eu un problème récemment au sujet d’un lyrics avec un autre artiste et King Jammy ? Oui, mais vraiment, je ne parle pas de ce petit incident… C’est un incident très fâcheux, mais je n’en parle vraiment pas.
Bon… J’ai vu que tu avais participé à la fête organisée par VP et Puma, j’aimerais savoir ce que pensent les artistes dancehall de l’action de Puma pour la Jamaïque et ce que les Jamaïcains pensent de Puma ? Je n’ai pas vraiment d’avis sur la question… C’est bien que Puma fasse ce qu’il fait… Je n’y pense pas vraiment. Je pense à écrire des chansons et à faire des hits. Je veux dire, ça n’a rien à voir avec moi : pas encore. Donc, je n’y connais pas grand-chose, je ne m’y intéresse pas, je ne sais pas quel est leur deal…
Et quels sont tes projets personnels pour l’avenir ? En ce moment, je travaille sur un album avec Lenky, pour 44 Production. Et en septembre, ou plutôt cet été, entre août et septembre je vais fixer ça, mon Zumjay Birthday Bash, à New York. Et je prévois aussi de faire une vidéo, une vidéo musicale à sortir cet été, un projet complètement dingue.
Peux-tu nous dire un mot de ta combinaison avec l’artiste français Firestorm ? Firestorm ! C’est un tueur que j’ai rencontré à Génève. Il est rentré en contact et m’a dit : «Zum, je veux faire un tune et bla bla bla…». Je l’ai rencontré en studio... Il a enregistré sa partie, j’ai enregistré la mienne, et c’était un bon projet, et c’est un jeune sympa, une pure vibe !
As-tu entendu ce que ça donnait au final ? Non, je ne l’ai encore jamais entendu, mais ça doit être bien.
Pour finir, as-tu un message ou un mot à passer aux internautes ? Aime Dieu et vis et hais Dieu et pleure. C’est tout ce que j’ai à dire pour le moment : Aime Dieu et vis, hais le et pleure. Zuuuuuuummm !
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